L'heure des bilans a-t-elle sonné pour la chancelière allemande Angela Merkel ? La célébration des 28 ans de la réunification allemande, ce 3 octobre, avait en tout cas un goût amer pour la dirigeante allemande, née en Allemagne de l'Est, un an après la percée du parti anti-immigration et souverainiste Alternative für Deutschland (AfD) aux élections législatives fédérales. «L'unité allemande n'est pas encore accomplie, et elle reste un défi», a-t-elle concédé ce même jour, citée par Deutsche Welle. «28 ans après, nous voyons que ce que nous appelons l'unité allemande est un processus qui s'apparente à un long chemin», a-t-elle estimé, d'après le journal Frankfurter Allgemeine. Et de préciser que ce processus mettait au défi les citoyens allemands de continuer à se parler et à s'écouter.
Alors que plus de deux décennies de transferts financiers ont contribué à réduire – sans les effacer – les inégalités économiques entre les anciennes Allemagne de l'Ouest et de l'Est, Angela Merkel faisait-elle allusion à la fracture politique qui parcourt désormais le pays ? Le mois de septembre a ainsi été marqué par des violences et des manifestations d'ampleur à Chemnitz, dans la région de la Saxe, en ex-Allemagne de l'Est.
L'ex-ministre allemand des Finances, également ministre de l'Intérieur du chancelier Helmut Kohl au moment de la réunification, a sans doute précisé la pensé d'Angela Merkel. «Dans notre pays, personne n'a à se ranger sous la bannière des populistes de droite et les extrémistes pour faire entendre ses critiques», a-t-il exhorté ce même jour.
Un an après son entrée retentissante à la chambre des députés, l'AfD a bouleversé la vie politique jusqu'ici policée du pays. Le parti anti-immigration s'est hissé, dans les derniers sondages, au deuxième rang des intentions de vote (18%) derrière le parti centre droit d'Angela Merkel, l'alliance CDU-CSU.
A.K.