Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a accusé le 30 septembre l'Union européenne de chercher à «punir» le Royaume-Uni pour avoir décidé de la quitter, établissant un parallèle avec l'Union soviétique qui tentait d'empêcher ses citoyens de partir.
Si vous transformez le club européen en prison, le désir de s'enfuir ne diminuera pas mais grandira et nous ne serons pas le seul prisonnier à chercher à s'échapper
«Qu'est-il arrivé à la confiance et aux idéaux du rêve européen ? L'UE était destinée à protéger la liberté. C'était l'Union soviétique qui empêchait les gens de partir», a-t-il poursuivi. Et de prévenir : «Si vous transformez le club européen en prison, le désir de s'enfuir ne diminuera pas mais grandira et nous ne serons pas le seul prisonnier à chercher à s'échapper.»
Peter Ricketts, secrétaire permanent du Foreign Office de 2006 à 2010, soit la fonction la plus élevée du ministère, a réagi en qualifiant ces propos de «bêtises indignes d'un ministre britannique des Affaires étrangères», sur Twitter.
«Nous gagnerions tous – et en particulier les ministres des Affaires étrangères – à ouvrir un livre d'histoire de temps en temps», a réagi de son côté, le porte-parole en chef de la Commission européenne, Margaritis Schinas, interrogé par la presse à Bruxelles ce 1er octobre.
Pour sa part, le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek a réagi en soulignant sur Twitter que l'UE n'était «vraiment pas l'Union soviétique» et a précisé : «Nous prenons des décisions conjointes en Europe à Bruxelles alors que Moscou décidait pour nous, sans nous.»
Jeremy Hunt, vu comme un possible successeur au Premier ministre Theresa May, a aussi fait référence dans son allocution à l'ex-Premier ministre Margaret Thatcher, qui avait balayé d'un célèbre «non, non et non» des propositions du président de la Commission européenne d'alors, Jacques Delors, en 1990.
Dans une interview au Telegraph publiée ce 1er octobre, il s'en prend au président français qui avait fustigé «ceux qui avaient promis monts et merveilles» lors de la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit et les avait traités de «menteurs».
«Si le président Macron pense que nous reviendrons en rampant, cherchant désespérément à retourner dans le club dans quelques années, c'est mal nous connaître», a conclu Jeremy Hunt.
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