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Lavrov à l'ONU : «Il faut aider les Syriens sans appliquer la politique du deux poids deux mesures»

Devant la 73e Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a notamment évoqué la situation en Syrie, en Ukraine et en Palestine.

Devant la 73e Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a évoqué la situation en Syrie. Il a notamment appelé à se concentrer sur la reconstruction syrienne : «L'idée aujourd'hui est de rétablir les infrastructures et de reconstruire le pays afin de permettre le retour des millions de réfugiés qui ont fui la Syrie. C'est ce qui devrait être la priorité des efforts internationaux.» «Il faut aider les Syriens sans appliquer la politique du deux poids deux mesures», a-t-il ajouté.  

Le chef de la diplomatie russe est également revenu sur les frappes aériennes occidentales menées en Syrie le 14 avril dernier, justifiées selon lui par «un prétexte totalement absurde», dressant un parallèle avec les «faux prétextes qui ont permis de recourir à la force» en Yougoslavie, en 1999, en Irak, en 2003, ou encore en Libye, en 2011. Et de poursuivre : «Le conflit en Syrie dure depuis sept ans. On a essayé de renverser un régime légitime en s'appuyant sur des extrémistes ce qui a presque conduit à l'émergence d'un califat terroriste dans ce pays.» Il a ensuite loué les mesures prises dans le cadre du processus d'Astana, affirmant qu'elles avaient empêché «la réalisation d'un tel scénario destructeur».

«Kiev semble vouloir imposer des solutions militaires»

Sergueï Lavrov s'est par ailleurs inquiété de constater qu'en Ukraine «le radicalisme, le nationalisme, ainsi que le néo-fascisme connaissent un essor».

«Des criminels de guerre sont proclamés héros alors qu'ils avaient combattu sous la bannière SS et c'est là l'un des facteurs de la perpétuation de ce conflit ukrainien», a-t-il jugé.

«La seule façon de sortir de ce conflit est de réaliser pleinement les mesures du processus de Minsk [...] mais au lieu de mettre en œuvre ces accords, au lieu de dialoguer avec Donetsk et Lougansk, Kiev semble vouloir imposer des solutions militaires et se berce d'illusions», a-t-il déploré. «Ceux qui souhaitent appuyer les autorités de Kiev doivent les obliger à cesser le blocus du Donbass et la discrimination qui pèse sur les minorités dans ce pays sur le territoire entier de l'Ukraine», a-t-il ajouté. 

«Garantir une paix pérenne tant pour Israël que pour la Palestine»

Abordant la question palestinienne, Sergueï Lavrov a considéré «qu'il fallait trouver des solutions mutuellement acceptables entre les parties [...] pour garantir une paix pérenne tant pour Israël que pour la Palestine». 

«La primauté du droit semble aujourd'hui supplantée  [...] par l'ordre mondial fondé sur des règles [...] qui sont élaborées dans le cadre d'un opportunisme politique évident, manifeste», a encore regretté le chef de la diplomatie russe d'une façon plus générale. «Des accusations sans fondement sont proférées contre tel ou tel pays, on essaie d'ébranler, de renverser, des gouvernements démocratiquement élus», a-t-il dénoncé. «D'autres pays sont menacés de représailles lorsqu'ils choisissent leurs propres partenaires alliés», a-t-il encore souligné.

Le ministre russe des Affaires étrangères a aussi jugé que «les agressions [étaient] également de plus en plus nombreuses contre les institutions internationales». «On essaie de privatiser leur structure administrative en leur donnant des droits ou des prérogatives qui normalement relèvent des organes inter-gouvernementaux», a-t-il ajouté.

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