Le Parti des travailleurs (PT, gauche) brésilien a annoncé ce 11 septembre à l'AFP que l'ancien chef d'Etat Luiz Inacio Lula da Silva avait renoncé à se présenter à l'élection présidentielle.
Après des heures de réunion, le PT a décidé de le remplacer par son colistier, Fernando Haddad, à la suite de l'invalidation de sa candidature le 1er septembre par le Tribunal supérieur électoral (TSE). Jusqu'à cette invalidation, Lula était quasiment assuré d'être élu pour un troisième mandat, selon les sondages.
Le TSE avait laissé au PT jusqu'à ce 11 septembre pour présenter un autre candidat au scrutin qui aura lieu les 7 et 28 octobre prochains.
«Haddad c'est Lula»
Paulo Pimenta, dirigeant du parti, a expliqué sur Facebook que «Lula a[vait] une entière confiance en Haddad, qui représentera [l']héritage et [l']Histoire [du PT] et sera le porte-voix de Lula».
Avant même l'annonce officielle de la direction du PT réunie à huis clos dans un hôtel de Curitiba, de nombreux membres de la formation politique avaient éventé cette nouvelle largement attendue sur les réseaux sociaux, tweetant notamment : «Haddad c'est Lula».
En outre, plusieurs centaines de militants s'étaient rassemblés ce 11 septembre devant la prison où Lula est incarcéré depuis avril pour corruption, dans l'attente de la lecture d'une lettre de l'ex-président adoubant Fernando Haddad.
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Peu de temps pour faire campagne
Fernando Haddad va entrer dans la campagne électorale quatre semaines seulement avant le premier tour. Il n'a participé à aucun des débats entre les présidentiables et son nom reste encore largement inconnu en dehors de la métropole de Sao Paulo, ville dont il a été maire de 2013 à 2016.
Le remplaçant de Lula commence néanmoins à progresser dans les sondages, l'institut Datafolha le créditant de 9% des voix dans sa dernière enquête publiée ce 10 septembre – alors qu'il n'était pas encore officiellement candidat – contre 4% il y a trois semaines. Il reste toutefois très loin du candidat nationaliste Jair Bolsonaro, qui devrait largement sortir en tête au premier tour avec 24% d'intentions de vote, selon les sondages. Il avait été poignardé en faisant campagne le 6 septembre.
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