La Défense russe a annoncé ce 11 septembre que plusieurs agences de presse internationales avaient reçu des images mettant en scène une prétendue attaque chimique à Idleb, dans le nord de la Syrie, et qu'elles pourraient les rendre publiques «après leur diffusion sur les réseaux sociaux». D'après le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie qui met en avant le témoignage d'habitants de la province d'Idleb, le tournage de la mise en scène d'un usage d'armes chimiques aurait commencé dans les rues de Jisr al-Choghour, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Idleb.
Selon la même source, les images de cette présumée «attaque chimique» montreraient les Casques blancs en train de procurer de l'aide à la population locale après une attaque de bombes-barils prétendument menée par des avions de l'armée syrienne.
Toujours selon le Centre russe, pour rendre le tournage plus «réaliste» et permettre aux Casques blancs de prélever des échantillons à Jisr al-Choghour, des combattants auraient transporté «deux contenants avec des substances toxiques à base de chlore».
Ce n'est pas la première fois que Moscou met en garde contre une potentielle attaque chimique sous faux drapeau. Le 28 août dernier, la Défense russe avait déclaré qu'un stock important de produits chimiques avait été livré à un groupe rebelle à Idleb avec l'aide des Casques blancs, en vue d'une provocation qui viserait, selon les Russes, à justifier de nouvelles frappes occidentales contre les forces syriennes.
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Accusations occidentales contre Damas
Les Occidentaux, de leur côté, ont repris leurs accusations à l'encontre de Damas, comme en avril 2018. Le 10 septembre, John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump a menacé la Syrie de frappes «plus fortes», tout en tenant pour acquis le fait que Damas avait fait usage d'armes chimiques. John Bolton accuse ainsi Damas d'avoir utilisé des armes chimiques à Khan Cheikhoun (dans la province d'Idleb) en avril 2017 et dans l'enclave de la Ghouta, proche de Damas, un an plus tard. Après chacune des deux accusations, les Etats-Unis ont frappé la Syrie. «Je peux dire que nous avons consulté les Britanniques et les Français, qui nous ont rejoint dans la deuxième frappe [d'avril 2018]», a-t-il détaillé avant d'ajouter : «Ils ont aussi convenus qu'une nouvelle utilisation d'armes chimiques aurait pour résultat une réponse plus forte.»
Le 30 août, Staffan de Mistura, envoyé spécial en Syrie des Nations unies (ONU), s'était dit préoccupé par la présence de «10 000 terroristes» et par le risque d'une catastrophe humanitaire à Idleb, alors que l'armée syrienne est en passe de reprendre le contrôle de cette région où les groupes rebelles et djihadistes sont encore présents.
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