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Emmanuel Macron appelle à revoir totalement la relation entre la Russie et l’UE

A Helsinki, Emmanuel Macron a déclaré vouloir «faire l'aggiornamento complet» de la relation avec la Russie pour ne pas rester sur «des erreurs ou des incompréhensions des deux dernières décennies».

En déplacement à Helsinki, Emmanuel Macron a appelé le 30 août à «faire l'aggiornamento complet de notre relation avec la Russie» pour ne pas rester sur «des erreurs ou des incompréhensions des deux dernières décennies». «Notre intérêt est d'avoir des partenariats stratégiques, y compris en matière de défense, avec nos voisins les plus proches», a-t-il ajouté en évoquant notamment la relation entre l'UE et la Russie.

«Il y a beaucoup de travail compte tenu des péripéties que nous avons connues ces dernières années mais il faut le mener et mener cette discussion », a-t-il argumenté, fixant toutefois deux préalables : il faut «au sein de l’Union européenne être beaucoup plus forts [et] avoir une autonomie stratégique». «Quand on n’a pas une Europe de la défense et de la sécurité suffisamment forte, ce n’est pas la peine d’aller parler avec des partenaires privilégiés », a-t-il ainsi dit.

Dans son discours devant les ambassadeurs français le 27 août, le chef d'Etat avait justement appelé à «tirer toutes les leçons de la guerre froide», estimant que l'Europe ne pouvait «plus remettre sa sécurité aux seuls Etats-Unis».

A Helsinki, ce 30 août, le président français Emmanuel Macron a d'ailleurs proposé la mise en place d'une «solidarité quasi automatique» entre Etats européens en matière de défense qui entraînerait leur intervention si l'un d'entre eux était attaqué. «Notre volonté est clairement que l'Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense», a-t-il affirmé, au cours d'une conférence de presse avec son homologue finlandais.

Refonder les traités

Cela nécessitera de «refonder» les traités européens, en particulier l'article 47.2 du Traité de Lisbonne qui porte sur l'assistance mutuelle entre Etats, que la France a déclenché pour la première fois après les attentats du 13 septembre 2015 à Paris.

Cette réforme permettrait à l'UE d'avoir «une espèce d'article 5 renforcé», a précisé le président, en faisant allusion à la disposition de l'OTAN qui stipule qu'une «attaque armée» contre un des pays membres est «considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties», déclenchant ainsi une assistance au secours de l'Etat concerné. Emmanuel Macron a assuré que cette «avancée» n'était «pas contraire» à l'OTAN, qui «reste une alliance importante et stratégique». «Mais nous avons besoin d'une solidarité renforcée» entre Européens, selon lui.

L'UE tente de s'adapter au nouveau contexte géopolitique lié à la volonté du président Donald Trump de réduire l'implication des Etats-Unis dans la défense de l'Europe. Un Fonds européen de Défense doit être mis en place en 2019 pour développer les capacités militaires des Etats membres et promouvoir l'indépendance stratégique de l'UE.

Paris a parallèlement initié avec huit partenaires un groupe européen d'intervention destiné à être capable de mener rapidement une opération militaire, une évacuation dans un pays en guerre ou d'apporter une assistance en cas de catastrophe. Des mesures pour «renforcer les initiatives de défense commune» seront proposées «dans les prochains mois», a expliqué l'entourage d'Emmanuel Macron.

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