Emmanuel Macron s'est permis une comparaison pour le moins audacieuse ce 29 août entre les Danois, «peuple luthérien» ouvert aux transformations, et les Français, «Gaulois réfractaires au changement», revendiquant des identités à la fois nationale et européenne.
Evoquant devant la communauté française au Danemark son admiration pour le modèle danois de «flexisécurité», il a admis que les différences culturelles entre Français et Danois ne permettaient pas de le répliquer à l'identique. «Il ne s'agit pas d'être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! Encore que ! Mais nous avons en commun cette part d'Européen qui nous unit», a-t-il affirmé.
Cette sortie aux accents essentialistes rappelle sa petite phrase de l'été 2017 sur les Français qui «détestent les réformes» mais le président français estime avoir réussi depuis son élection à provoquer un «changement culturel» chez les Français qui «ont retrouvé le goût du risque».
En réponse à ceux qu'il qualifie de «nationalistes» et qui, de la Hongrie à l'Italie, le désignent comme leur adversaire principal, Emmanuel Macron a aussi tout au long de sa visite au Danemark beaucoup parlé d'identité. Dans une sorte de «en même temps», il a défendu la place des identités nationales, mais qu'il veut combinées à un attachement à l'Europe.
Signe de ces paradoxes confinant parfois à la contradiction : la veille, interpellé par une étudiante danoise sur l'avenir des identités en Europe, il lui avait répondu, provocateur : «Le vrai Danois n'existe pas, il est déjà européen, même votre langue n'est pas seulement le danois, elle est part de la langue européenne.»