L'ultimatum italien arrive à expiration. Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 Etoiles et vice-premier ministre, avait donné jusqu'à ce 24 août à l'UE pour trouver une solution à la répartition entre d'autres Etats membres d'environ 150 migrants actuellement bloqués au port de Catane en Sicile, sur le navire Diciotti. Ce 24 août au soir, Luigi Di Maio tire donc les conséquences du silence de Bruxelles en annonçant «ne plus être disposé à verser les 20 milliards d'euros annuels auxquels prétend [l'UE]», dans un message publié sur Facebook.
«Aujourd'hui, l'Union européenne a décidé de tourner le dos à l'Italie une fois de plus. Ils ont décidé de ne pas se soucier des principes de solidarité et de responsabilité», a-t-il constaté sur Facebook. Amer de l'absence de réponse donnée à l'ultimatum de Rome, alors qu'environ 150 migrants sont bloqués depuis plus d'une semaine au port de Catane, Luigi Di Maio assure qu'il ne demandera plus aux Italiens de «payer un centime de plus».
En Europe, les menaces ne servent à rien et ne mènent nulle part
«Ils veulent les 20 milliards payés par les citoyens italiens ? Qu'ils démontrent qu'ils le méritent et qu'ils prennent en charge un problème que nous ne pouvons plus affronter seuls. Les frontières de l'Italie sont celles de l'Europe», a encore écrit Luigi Di Maio. S'il s'exprime ici au nom du Mouvement 5 étoiles, il est suivi sur ce point par le patron de La Ligue (parti de droite anti-immigration) et ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini. Celui-ci a confirmé qu'aucun autre migrant ne serait autorisé à débarquer tant qu'une solution européenne ne serait pas trouvée.
Les 20 milliards d'euros auxquels fait référence Luigi Di Maio correspondent, selon lui, à la contribution totale de l'Italie pour le budget de l'UE. En réalité, selon les dernières données officielles disponibles, l'Italie a versé près de 14 milliards d'euros à l'UE en 2016. En contrepartie, elle a reçu près de 11 milliards d'euros de l'UE, ce qui en fait le troisième contributeur net.
«En Europe, les menaces ne servent à rien et ne mènent nulle part», avait réagi un porte-parole de la Commission européenne, Alexander Winterstein, lors d'un point presse quotidien de l'exécutif européen. Une fin de non-recevoir adressée à Rome.
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