Le président américain Donald Trump s'en est pris aux géants des réseaux sociaux, qu'il accuse de priver des millions d'utilisateurs de leur droit à communiquer sur leurs plateformes.
Fidèle à son habitude, le chef d'Etat a tweeté : «Les géants des réseaux sociaux réduisent au silence des millions de gens. Ils ne peuvent pas faire cela, même si nous devons continuer à entendre des "fake news" comme CNN, dont les audiences ont massivement baissé. Les gens doivent discerner ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas, sans censure !»
Facebook et Google font l'objet de nombreuses critiques de la part de toute une frange d'internautes depuis que les deux géants ont décidé, d'un mouvement conjoint, de supprimer les comptes du militant Alex Jones, accusé de répandre des théories conspirationnistes sur ses plateformes. La suppression de la page Facebook de Telesur, la chaîne d'information latino-américaine, est survenue peu de temps après, suscitant cette fois l'ire d'un grand nombre d'internautes.
Le réseau social Twitter est de son côté accusé d'avoir jeté une lumière négative sur les conservateurs aux Etats-Unis. Le média Vice a publié un article le 25 juillet dernier dans lequel il explique que plusieurs comptes de personnalités conservatrices, tels que celui du fils du Donald Trump, des représentants du Congrès Mark Meadows, Matt Gaetz, Jim Jordan ou encore de la présidente du parti républicain Ronna McDaniel, étaient enfouis dans les entrailles du site et difficilement accessibles. Donald Trump, toujours prompt à réagir, avait alors assuré que la Maison Blanche allait s'intéresser à cette pratique qu'il avait jugée «discriminatoire et illégale».
Un débat récurrent et virulent
De manière récurrente, de nombreux internautes se plaignent de perdre du jour au lendemain de nombreux abonnés sur Twitter, ou de voir leurs comptes verrouillés, à tel point que le mot clé #TwitterLockOut (mise en dehors de Twitter) s'est hissé en février dans les tendances mondiales du moment sur la plateforme. De son côté, Twitter nie pratiquer la censure, mais peine à convaincre lorsqu'il annonce ses différentes règles en matière de contrôle des publications. Son fondateur et dirigeant, Jack Dorsey, devra se justifier à ce sujet devant la Chambre des représentants et le Sénat le 5 septembre.
En mai dernier, la plateforme au petit oiseau bleu a annoncé qu'elle se lançait dans une vaste entreprise de lutte contre ce qu'il considère être des «trolls». Ainsi, Twitter a expliqué avoir décidé de masquer désormais, dans les fils de discussion, les messages qui, sans pour autant violer ses conditions d'utilisation, «nuisent à la conversation».
Pour y avoir accès, il sera nécessaire de défiler vers le bas de la conversation et de cliquer sur «Afficher plus de réponses», ou bien de choisir dans les paramètres de recherche l'option «Voir tout». De quoi clarifier des usages contestés... ou attiser les craintes et la colère des utilisateurs ? Le lendemain de cette annonce, des internautes relançaient l'idée d'un Internet bill of rights par le biais d'une pétition sur le site de la Maison Blanche afin d'édicter une charte des droits sur internet.
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