Le président américain Donald Trump est-il en train d'appliquer sa méthode, que le monde a pu voir l'œuvre avec l'improbable sommet avec Kim Jong-un au terme d'une escalade verbale sans précédent, dans les relations de son pays avec l'Iran ?
Après avoir usé, des mois durant, d'une rhétorique offensive et fait sortir Washington de l'accord sur le nucléaire, rétablissant toutes les sanctions levées contre Téhéran après sa signature en 2015, le président américain a subitement changé de ton le 30 juillet, se disant ouvert à une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani «sans préconditions».
«Je suis tout a fait prêt à rencontrer l'Iran s'ils le veulent», a ainsi déclaré Donald Trump, répondant à une question sur le sujet lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte à la Maison Blanche. Le chef d'Etat a laissé entendre que Washington n'avait pas fait une croix définitive sur l'accord sur le nucléaire... si tant est que Téhéran était disposé à en revoir les termes : «Si nous pouvons trouver une solution sérieuse, pas un gâchis de papier comme [le précédent] accord.»
Pour Téhéran, des pourparlers avec Washington passent par un retour dans l'accord sur le nucléaire
Un conseiller du président Hassan Rohani lui a répondu le 31 juillet que des pourparlers avec les Etats-Unis ne seraient possibles qu'avec un retour des Etats-Unis dans l'accord nucléaire. «Le respect de la grande nation iranienne, la réduction des hostilités, le retour des Etats-Unis dans l'accord nucléaire... Cela ouvrira le chemin chaotique du moment», a écrit Hamid Aboutalebi sur Twitter, rappelant que l'Iran avait montré son ouverture au dialogue par le passé, en particulier avec l'appel téléphonique entre Hassan Rohani et Barack Obama, en 2013.
Si cet échange ne laisse à l'heure actuelle rien présager des relations futures entre les deux pays, il vient quelque peu apaiser les tensions. Le 22 juillet, Hassan Rohani avait mis en garde Washington contre toute décision belliqueuse, en déclarant qu'une «guerre avec l'Iran serait la mère de toutes les guerres». Des propos auxquels Donald Trump avait réagi avec virulence le lendemain, lançant, dans un tweet tout en majuscule : «Ne menacez plus jamais les Etats-Unis ou vous allez subir des conséquences telles que peu au cours de l'histoire en ont connues auparavant. Nous ne sommes plus un pays qui supporte vos paroles démentes de violence et de mort. Faites attention !»
La tension n'était pas retombée les jours suivant, le commandant des Quds, les forces spéciales iraniennes, promettant de détruire tout ce que les Etats-Unis possédaient en cas de conflit : «Si vous commencez la guerre, nous la finirons.» Et les médias australiens, citant des sources au sein du gouvernement Turnbull, de jeter de l'huile sur le feu en évoquant la possibilité de frappes américaines en Iran dès le mois d'août. Une information catégoriquement démentie quelques heurs plus tard par le secrétaire américain à la Défense James Mattis, qui a estimé qu'il s'agissait là d'une «fiction».