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Zimbabwe : à quelques jours de la présidentielle, le président Mnangagwa rassure les fermiers blancs

Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 30 juillet, a assuré aux fermiers blancs qu'ils ne seraient pas privés de leurs terres et les a appelés à travailler avec le gouvernement.

A moins de deux semaines des premières élections depuis le départ forcé de Robert Mugabe, le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa s'est voulu rassurant envers les fermiers blancs du pays. «La question de nouvelles occupations [de terres] appartient au passé. La loi doit maintenant s'appliquer», a-t-il déclaré le 21 juillet dans la capitale Harare, à quelque 200 Blancs et Asiatiques.

«Je dis que nous devrions cesser de parler de qui détient les fermes en termes de couleur. C'est criminel d'en parler. Un fermier, un fermier noir, un fermier blanc, est un fermier zimbabwéen», a-t-il ajouté, dans une volonté évidente de rassemblement. Le chef de l'Etat zimbabwéen a affirmé que son gouvernement était «racialement aveugle» et avait besoin de l'expertise de tous dans les différents secteurs de l'économie.

Sous la présidence de son prédécesseur Robert Mugabe, beaucoup de fermiers blancs s'étaient vu retirer leurs terres au profit de fermiers noirs à partir de 2000. Depuis, la production agricole s'est effondrée, les investisseurs ont fui et un chômage massif a conduit des millions de Zimbabwéens à quitter le pays pour chercher un emploi ailleurs.

La population blanche au Zimbabwe est tombée à moins d'1% des 16 millions d'habitants du Zimbabwe depuis la politique d'expropriation des fermiers blancs menée sous la présidence Mugabe. Emmerson Mnangagwa a reconnu l'échec de cette politique agraire et souligné que les Blancs avaient un rôle à jouer en raison de leur expertise en matière agricole. Il a appelé son auditoire à prendre part à la reconstruction du Zimbabwe. «Nous devons construire le Zimbabwe que nous voulons. Nous voulons redonner au Zimbabwe son rôle de réservoir alimentaire de la région», a-t-il déclaré.

Une prise de position qui tranche avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a annoncé le 20 février dernier que «l'expropriation de terres sans compensation» était envisagée pour accélérer leur «redistribution» aux Sud-Africains noirs. Les fermiers blancs font depuis face à une vague de violence, qui en pousse beaucoup à vouloir quitter le pays. La Russie est un des premiers pays à leur offrir l'asile, la région de Stavropol ayant notamment établi un pour l'installation de 500 familles et leur bétail.

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