La famille Schlebusch, qui habite à Bloemfontein, en Afrique du Sud, sera une des premières à venir s'installer dans le sud-ouest de la Russie. Comme la plupart des autres Boers – les descendants des colons néerlandais –, ils viennent y chercher l'asile politique. Ils expliquent être victimes d'attaques violentes et de menaces de mort dans leur pays natal, où le président Cyril Ramaphosa a ordonné, le 20 février dernier, «l'expropriation de terres sans compensation» des fermiers blancs pour accélérer leur «redistribution» aux Sud-Africains noirs.
Début juillet, le père de famille Adi Schlebusch a visité la région agricole de Stavropol en Russie, pour venir prendre ses marques. Interrogé par RT, il a confié les raisons qui l'ont poussé à prendre la décision d'immigrer. «La réalité est que nous craignons pour nos vies. Et la réalité c'est qu'un fermier blanc par jour est attaqué en Afrique du Sud», a ainsi déclaré Adi Schlebusch, dont le grand-père a été assassiné dans sa ferme. «Le gouvernement est certainement responsable d'avoir créé ce climat d'antagonisme envers les fermiers blancs», a-t-il accusé.
«Je sais que la croissance de la production agricole est immense en Russie. Alors je pense que c'est le bon moment pour investir dans l'agriculture du pays, je pense qu'il y a beaucoup de potentiel», a-t-il poursuivi.
La région de Stavropol s'apprête à accueillir 50 familles boers, d'après les chiffres communiqués par le vice-délégué aux droits de l'homme de la région Vladimir Poluboyarenko. Il a déclaré à RT qu'un plan existait pour l'installation dans la région de 500 familles et leur bétail. Vladimir Poluboyarenko estime à 15 000 le nombre de Boers prêts à quitter leur pays pour commencer une nouvelle vie en Russie. Une délégation russe doit d'ailleurs se rendre en Afrique du Sud pour peaufiner avec la communauté boer un plan de réinstallation.
Les Blancs, qui représentent 8% de la population sud-africaine, possèdent 72% des fermes dans le pays. Or, dans un souci de «soigner les divisions du passé», le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé le 20 février dernier que «l'expropriation de terres sans compensation» était envisagée pour accélérer leur «redistribution» aux Sud-Africains noirs.
Une mesure similaire avait été prise au Zimbabwe au début des années 2000 : des milliers de fermiers blancs avaient été expulsés manu militari au profit de Noirs, plongeant le pays dans une profonde crise économique.