Le président américain Donald Trump a classé le 15 juillet la Russie parmi les «ennemis» des Etats-Unis, à la veille de son sommet historique avec son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki.
Pourtant, trois jours plus tôt, le 12 juillet, le président américain Donald Trump avait affirmé à Bruxelles que son homologue russe Vladimir Poutine était «un concurrent» et pas un «ennemi». «Ce n'est pas mon ennemi [...] En fin de compte, c'est un concurrent, il représente la Russie, je représente les Etats-Unis», avait-il affirmé. Avant de commencer sa tournée européenne, Donald Trump avait en outre prédit que l'étape d'Helsinki, où il doit retrouver Vladimir Poutine, serait la «plus facile».
Dans une interview accordée à la chaîne CBS et diffusée le 15 juillet, Donald Trump a estimé que la Russie, l'Union européenne et la Chine étaient, pour différentes raisons, des «ennemis». «La Russie est un ennemi par certains aspects. La Chine est un ennemi économique, évidemment c'est un ennemi. Mais ça ne veut pas dire qu'ils sont mauvais, ça ne veut rien dire. Ça veut dire qu'ils sont des concurrents», a déclaré Donald Trump.
Un peu plus tard, le président américain a finalement assuré sur son compte Twitter «se réjouir de rencontrer le président [Poutine] demain». Avant d'ajouter : «Malheureusement, quels que soient les résultats que j'obtiendrai au sommet [...] on me fera des critiques à mon retour en disant que ce n'était pas assez.»
Helsinki, manifestations en marge du sommet
A Helsinki le 16 juillet, les deux présidents s'entretiendront d'abord en tête-à-tête avec leurs seuls interprètes au palais présidentiel, avant d'ouvrir la réunion à leurs délégations respectives pour un déjeuner de travail. La journée s'achèvera par une conférence de presse commune qui pourrait être haute en couleurs étant donnée la propension de Donald Trump à bondir d'un sujet à l'autre et à s'emporter face à des journalistes.
A la veille de leur entrevue, entre 2 000 et 2 500 personnes ont manifesté «pour les droits de l'homme» à Helsinki. Non loin du Palais présidentiel qui accueille le sommet, les manifestants ont dénoncé la politique des deux chefs d'Etat avec la même virulence. «Vous sponsorisez les guerres mais c'est l'Europe qui en paye le prix», pouvait-on lire sur une banderole.
En fond, l'enquête du «l'ingérence» du Kremlin
Ce sommet d'Helsinki aura lieu avec en arrière-fond une vaste enquête dénoncée comme infondée par les deux dirigeants. Le procureur spécial Robert Mueller a inculpé le 13 juillet douze agents du renseignement russe qu'il accuse d'avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate. Par cette enquête, il cherche à savoir si Donald Trump s'est concerté avec Moscou pour influencer le résultat de la dernière élection présidentielle, en diffusant des informations qui auraient plombé la candidature d'Hillary Clinton.
Donald Trump s'est engagé à aborder ce sujet lors de sa rencontre avec le président russe à Helsinki. «Je vais absolument et fermement poser la question», a-t-il affirmé, martelant avoir été «beaucoup plus ferme sur la Russie que quiconque».
La Russie dément elle aussi toute ingérence, comme elle dément sa responsabilité dans l'empoisonnement au novitchok de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia en mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
Officiellement, Moscou considère Donald Trump comme un «partenaire de négociation». «L'état des relations bilatérales est très mauvais», a concédé Iouri Ouchakov, conseiller du Kremlin, le 13 juillet. «Nous devons commencer à les rétablir.»
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