Quelques heures d'interpellation et des accusations de «coup monté» : l'actrice de films X Stormy Daniels, engagée dans une bataille judiciaire contre Donald Trump avec lequel elle aurait eu une liaison, est revenue sur le devant de la scène après avoir été arrêtée dans un club de strip-tease de l'Ohio.
Stephanie Clifford, de son vrai nom, avait été accusée «d'attouchements» sur des clients dans ce club où elle se produisait dans la nuit du 11 au 12 juillet, selon la police.
«C'est un coup monté pour des raisons politiques. Cela montre [que la partie adverse] est désespérée. Nous combattrons ces accusations bidons», a rapidement accusé son avocat, le très médiatique Michael Avenatti, qui la représente dans sa bataille judiciaire face à Donald Trump.
L'avocat a immédiatement promis de se battre contre les trois chefs d'inculpation pour délit mineur retenus contre sa cliente. Avec succès, puisqu'il a annoncé quelques heures plus tard sur Twitter, que les poursuites avaient été «abandonnées dans leur totalité».
Tout avait commencé le soir du 11 juillet comme une soirée banale pour Stormy Daniels, qui se produit régulièrement à travers les Etats-Unis dans des clubs de strip-tease. Son spectacle avait démarré à 23h30 au Sirens Gentlemen's Club de la ville de Columbus, dans l'Ohio.
Mais «pendant sa performance, après avoir ôté son haut et exposé ses seins, elle a commencé à amener de force les têtes des clients contre sa poitrine en utilisant ses seins nus pour les gifler», selon un procès-verbal de la police diffusé par les médias locaux.
Or une loi de l'Ohio interdit aux employés qui apparaissent régulièrement «nus ou à moitié nus dans les locaux d'une entreprise à vocation sexuelle» d'être touchés par ou de toucher des clients du club, à moins qu'ils ne soient membres de leur famille proche.
Parmi les clients présents ce soir-là se trouvaient des policiers qui se seraient approchés de la scène après avoir observé cette infraction. Stormy Daniels aurait alors reproduit des gestes similaires sur deux policiers, dont une femme, selon les autorités.
L'actrice de films X se serait ensuite rapprochée d'un troisième agent des forces de l'ordre. Le procès-verbal décrit des «attouchements sur le fessier et la poitrine» et des gestes similaires à ceux dénoncés sur les deux précédents policiers.
Michael Avenatti a lui affirmé que Stormy Daniels avait été prise au «piège», avec des policiers «infiltrés», «demandant» à être touchés.
«Pendant sa prestation, ils lui ont demandé s'ils pouvaient placer leur tête entre ses seins pendant qu'elle se produisait sur scène» et «elle a dit oui», a-t-il assuré.
L'ensemble de l'incident a été qualifié de «ridicule» par Michael Avenatti : «Je pense que c'est une utilisation absurde des ressources des forces de l'ordre.»
Quant à Stormy Daniels, après avoir d'abord fait savoir qu'elle annulait son spectacle de du 12 juillet, toujours à Columbus, elle a annoncé dans un tweet qu'il aurait finalement bien lieu. Et que les recettes aideraient à payer les frais d'avocats de deux autres danseuses arrêtées avec elle, contre lesquelles les poursuites ont été maintenues.
«Ma cliente refuse de se laisser intimider et retournera sur les lieux du non-crime ce soir, comme prévu. Elle ne cesse de nous impressionner», s'est réjoui son avocat.
L'incident a replacé la bataille judiciaire de Stormy Daniels contre Trump au cœur de l'actualité, qui faisait moins la une des médias américains.
Stormy Daniels est devenue célèbre aux Etats-Unis en tentant d'obtenir de la justice l'annulation d'un accord de confidentialité signé en 2016, qui lui a valu de toucher 130 000 dollars en échange de son silence sur la liaison qu'elle dit avoir eue avec Donald Trump en 2006.
Cet accord avait été passé avant l'élection de ce dernier à la présidence en 2016, et c'est l'ancien avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, qui a versé l'argent.
Donald Trump a par la suite reconnu avoir remboursé son avocat, et Stormy Daniels a fourni, lors d'une interview télévisée spectaculaire fin mars, quelques détails croustillants sur leur relation présumée.
Stormy Daniels a aussi assigné Donald Trump en justice pour diffamation fin avril, renforçant sa bataille judiciaire avec le président.
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