L'armée israélienne a annoncé le 9 juillet la fermeture du seul point de passage de marchandises entre Israël et la bande de Gaza, en réaction aux cerfs-volants incendiaires envoyés depuis l'enclave.
Depuis le 30 mars, les Gazaouis manifestent le long de la barrière qui sépare la bande de Gaza d'Israël pour dénoncer le blocus israélien qui dure depuis plus de dix ans. Avec la «Marche du retour», chaque vendredi, qui a déjà occasionné la mort de plus de 130 Palestiniens tombés sous les balles israéliennes et 14 000 blessés, ils protestent au nom du droit au retour des leurs sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés, à la création de l'Etat hébreu en 1948.
«En réaction aux attaques terroristes en cours menées par le Hamas qui exploite et met en danger les habitants de Gaza, le Premier ministre [Benjamin Netanyahou] et le ministre de la Défense [Avigdor Lieberman] ont décidé de fermer le passage de Kerem Shalom ce lundi [9 juillet]», a déclaré l'armée dans un communiqué.
Tout en confirmant la fermeture immédiate du passage, Benjamin Netanyahou a précisé au Parlement qu'Israël se préparait «à prendre d'autres mesures pour lutter contre le Hamas», mouvement islamiste qui dirige l'enclave, sans fournir davantage de détails.
Les cerfs-volants incendiaires difficiles à neutraliser
Les autorités israéliennes peinent à enrayer la vague d'incendies provoqués par des ballons et des cerfs-volants équipés de flammèches lancés depuis Gaza vers le territoire israélien, devenus depuis la fin mars le symbole de la mobilisation palestinienne.
«Il y a eu environ 750 incendies qui ont brûlé 26 000 dounams [2 600 hectares] en environ 100 jours», a affirmé à l'AFP le porte-parole des pompiers israéliens. Il a estimé «à plusieurs millions de shekels» le montant des dégâts, sans être en mesure de donner un chiffre plus précis.
La fermeture du point de passage va aggraver la situation humanitaire déjà très précaire dans la bande de Gaza, soumise au sévère blocus israélien et où plus de 80% de la population est tributaire d'une aide, selon la Banque mondiale. L'armée a précisé que le passage de Kerem Shalom resterait ouvert uniquement pour les besoins humanitaires.
Pour le Hamas, ce blocus est «un nouveau crime contre l'humanité»
Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, a déclaré dans un communiqué que «les mesures supplémentaires pour renforcer le blocus et empêcher l'entrée de matériaux et de marchandises dans la bande de Gaza sont un nouveau crime contre l'humanité qui s'ajoute à la liste noire de l'occupation israélienne contre les droits de notre peuple». «Le Hamas appelle la communauté internationale à intervenir immédiatement pour empêcher ce crime», a-t-il ajouté.
Tsahal a en outre fait savoir que la zone de pêche, qui avait été étendue depuis le mois de mai à neuf milles nautiques (17 km) de la côte de Gaza, serait de nouveau réduite à 6 milles.
Les accords israélo-palestiniens d'Oslo signés en 1993 prévoyaient une zone de pêche allant jusqu'à 20 milles nautiques de la côte. Mais Israël a réduit cette distance à plusieurs reprises. L'Etat hébreux et le Hamas se sont livrés trois guerres depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu.