International

Trump se sépare de son ministre de l'Environnement, criblé d'enquêtes internes

Epinglé pour ses dépenses et ses relations troubles avec les lobbies, le ministre de l'Environnement américain Scott Pruitt a donné sa démission à Donald Trump. Il est visé par une douzaine d'enquêtes, et ses démêlés font le régal des médias.

Le 5 juillet, le ministre de l'Environnement du gouvernement Trump, Scott Pruitt, a donné sa démission au président américain, qui l'a acceptée. Climatosceptique revendiqué, il a grandement contribué à la sortie américaine de l'accord de Paris sur le climat. Donald Trump avait encore donné des gages de son attachement au ministre le 8 juin en déclarant : «Scott Pruitt fait un excellent travail dans les murs de l’EPA [l'agence environnementale américaine], il est attaqué très violemment par la presse.»

Mais les affaires s'accumulant, le 45e président des Etats-Unis a dû accepter de se séparer de lui, car il n'y avait pas que «la presse» qui faisait état des écarts de Scott Pruitt. Après avoir attiré l'attention à l'automne 2017 pour ses dépenses au frais du contribuable, notamment en matière de sécurité (43 000 dollars pour sécuriser ses discussions téléphoniques, pour le triplement de l'embauche d'agents pour ses déplacements personnels et ses billets d'avion en première classe), l'homme qui cumule aujourd'hui une douzaine d'enquêtes internes a progressivement suscité l'intérêt de la part du Congrès américain. 

Réputé pour ses liens avec l'industrie du pétrole et les géants de l'énergie outre-Atlantique, Scott Pruitt a été contraint d'avouer avoir bénéficié d'un logement dans un quartier huppé de Washington à un prix très inférieur à ceux du marché. Cet appartement était la propriété d'un couple de lobbyistes qui travaillaient à l'époque pour des entreprises directement concernées par les décisions prises par son agence gouvernementale.

Le coûteux voyage au Maroc du ministre, organisé par un autre lobbyiste, n'a pas arrangé les affaires de Scott Pruitt, qui a dû ensuite reconnaître en avril 2018 qu’il avait accordé de substantielles augmentations à des fidèles de son clan, malgré l'opposition formelle de la Maison Blanche. Il avait dans un premier temps tenté de nier son implication lors d'une interview télévisée... avant de revenir sur ses propres propos.

Dernier clou dans le cercueil de la carrière politique éclair du ministre de l'Environnement : il a été découvert qu'il avait pris contact avec une chaîne de restauration rapide pour faire bénéficier son épouse de l'obtention d'une franchise.

Après ce départ fracassant et peu glorieux pour l'administration américaine, c'est le numéro deux de l’agence pour la protection de l'environnement, Andrew Wheeler, qui assurera l’intérim, a précisé Donald Trump.

Lire aussi : Greenpeace envoie un drone «Superman» contre la centrale nucléaire du Bugey (VIDEO)