Grâce à un outil présent sur le site de la marque Adidas, il est désormais possible de personnaliser certaines paires de baskets et d'y inscrire le lettrage de son choix. Certains internautes, qui voulaient y inscrire le mot «Palestine», ont eu la désagréable surprise de constater qu'il était banni des mots autorisés.
«Oups - Palestine ne respecte pas les règles de personnalisation», apparaît en rouge sur le site.
Madjid Messaoudene, élu de Seine-Saint-Denis, s'est rendu compte de cette interdiction. Il a appelé au boycott de la marque, suivi par des internautes en colère. Ils se sont plaints que l'équipementier, qui se défend de faire de la politique, semble à leurs yeux choisir d'en faire à sa manière.
Récemment, de nombreuses associations palestiniennes avaient déjà critiqué la marque pour son soutien à une équipe de football israélienne jouant dans les territoires occupés.
Concernant le conflit israélo-palestinien, l'outil de personnalisation – que nous avons testé – bannit également les noms Gaza, Hamas et Jérusalem, tandis que Tel Aviv et Tsahal sont autorisés.
En élargissant le spectre des mots liés aux conflits en cours au Moyen-Orient, Irak et Iran sont interdits, tandis que Syrie ou Libye s'avèrent autorisés.
Sur le front du terrorisme, l’acronyme «Isis», la dénomination anglo-saxonne fréquemment utilisée pour qualifier l'Etat islamique est interdite, tandis que «Daech» ou «Daesh» est autorisé. Le maillage du filet s'avère particulièrement lâche. Même chose pour les armes : si «AK47» et «fusil à pompe» sont bannis, il vous sera délivré sans difficulté une chaussure arborant les mots «gun», «torture», «revolver» ou «attentat».
Sur le plan religieux, «catholicisme», «islam» et «judaïsme» sont interdits. Les adeptes du protestantisme et du bouddhisme font en revanche partie des personae gratae d'Adidas...
Le sexe bâillonné mais certains anciens dictateurs autorisés
Leaders autoritaires ou dictateurs font l'objet d'un tri sélectif. S'il est interdit de chausser une basket «Adolf Hitler» ou «Mussolini», vous aurez tout loisir d'inscrire «Joseph Goebbels» ou «Pol Pot». Une basket «Obama» ou «Bill Clinton» ? Le site est au regret de ne pas pouvoir vous satisfaire, mais vous vous consolerez avec une paire «Donald Trump» ou «George W Bush».
Côté français, la basket «Jacques Chirac» ou «Emmanuel Macron» est homologuée, tandis que la chaussure «François Hollande», «François Mitterrand», «Nicolas Sarkozy» ou «Général de Gaulle» est proscrite.
Le seul filtre véritablement radical porte sur le sexe. Aucun mot de ce champ lexical n'est admis, le bannissement est impitoyable.
L'équipe de RT France, qui doit en d'autres lieux affronter l'opprobre ou la méfiance, a en revanche eu la bonne surprise de ne pas faire l'objet de censure lorsqu'elle a tenté de créer un modèle à son nom...