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La Hongrie adopte les lois «Stop Soros» pénalisant l’aide aux migrants

Un ensemble de mesures a été voté en Hongrie, rendant passible de prison l'aide aux migrants illégaux si leur vie n'est pas immédiatement en danger. Ces lois dites «Stop Soros» étaient une promesse du chef de gouvernement nationaliste Viktor Orban.

Le Parlement hongrois, à l'initiative du Premier ministre souverainiste et conservateur Viktor Orban, a approuvé le 20 juin un ensemble législatif officiellement appelé «Stop Soros», qui condamne l'assistance aux migrants illégaux. Ces nouvelles lois défient à la fois la politique de l’Union européenne et les groupes de défense des droits humains. Elles ont aussi pour but de rétrécir le champ d’action des ONG. Leur nom fait référence à la bête noire du gouvernement hongrois, le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, connu pour financer plusieurs organisations.

Jusqu'à un an de prison pour ceux qui aident les migrants illégaux

L’une des lois rend passible d'un an de prison au maximum les individus ou groupes qui aident les migrants entrés illégalement sur le territoire, à demander l’asile ou ceux qui les assistent pour l'obtention des permis de séjour en Hongrie. Sont visés les étrangers dont la présence est illicite sur le sol hongrois depuis un an, qui ne sont pas originaires d'un pays appartenant à l’espace Schengen, et dont la vie n’est pas spécifiquement menacée. 

La nouvelle législation, qui vise «les organisateurs de l'immigration illégale», a été adoptée à une écrasante majorité, par 160 voix pour et 18 contre.

Le Parlement a aussi fait voter un amendement dans la Constitution établissant qu'aucune instance ne pouvait porter atteinte à «la composition de la population» hongroise. Cette disposition vise à rendre anticonstitutionnels les quotas de migrants souhaités par l’Union européenne.

Des lois baptisées du nom de l'ennemi du gouvernement, George Soros

Le nom de l'ensemble législatif fait allusion au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros. Le chef du gouvernement hongrois, qui se présente comme le fer de lance de la défense de «l'Occident», accuse le milliardaire d'orchestrer par le biais de ses ONG une «immigration de masse» principalement en provenance de pays musulmans, dans le but de détruire les valeurs européennes et de favoriser un agenda mondialiste, des assertions démenties par le principal intéressé. Viktor Orban a accusé à plusieurs reprises le financier et sa fondation de s'immiscer dans les affaires intérieures et de financer des groupes d'opposition. Les lois «Stop Soros» faisaient partie d’une des promesses de campagne pour son troisième mandat, présentées par Fidesz, le parti nationaliste conservateur dont il est à la tête. Le gouvernement hongrois avait diffusé une vidéo pour promouvoir ces mesures au début de l'année 2018.

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