Largement réélu à la présidence du Venezuela, Nicolas Maduro a décidé de répliquer à l'annonce de sanctions contre son pays par les Etats-Unis.
Lors de l'annonce officielle de sa réélection, le 22 mai, il a en effet donné deux jours à Todd Robinson, chargé d'affaires américain au Venezuela et plus haut représentant diplomatique des Etats-Unis dans le pays, pour quitter le pays. «Je l'ai déclaré persona non grata et j'annonce le départ [du Venezuela] du chargé d'affaires américain dans les prochaines 48 heures», a annoncé Nicolas Maduro devant le Conseil national électoral. Le dirigeant chaviste a précisé avoir agi en réponse aux sanctions américaines.
Selon Reuters, le dirigeant vénézuélien a par ailleurs accusé le fonctionnaire américain de conspiration contre le gouvernement bolivarien. Le département d'Etat américain a pour sa part menacé Caracas de représailles.
Le 21 mai, le président sortant du Venezuela a remporté l'élection présidentielle avec 67,7% des suffrages, dans un scrutin boycotté par une partie de l'opposition. Avec un taux de participation d'un peu plus de 46%, le successeur d'Hugo Chavez a ainsi récolté 4 millions de voix de plus que son principal rival, le militaire Henri Falcon. Ce dernier, dont l'une des propositions consiste à introduire le dollar américain dans le pays, a participé au vote.
Qualifiant ces élections de «farce», les Etats-Unis ont promis des sanctions contre Caracas. Un peu plus tard, la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a affiché une position similaire, affirmant : «L'Union européenne envisage des sanctions.»
Lire aussi : Les 14 pays du groupe de Lima rappellent leurs ambassadeurs au Venezuela
Le 22 mai, Nicolas Maduro a qualifié les sanctions étasuniennes de «mesures arbitraires et unilatérales», les assimilant à un «crime contre l'humanité». Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a pour sa part dénoncé une «campagne systématique d'agression et d'hostilité» de la part des Etats-Unis, qu'il a accusés de vouloir empêcher le peuple vénézuélien «d'exercer son droit de vote».
Lors de son discours de victoire, la veille, Nicolas Maduro avait déjà dénoncé, dans une référence à peine voilée aux Etats-Unis, les tentatives de «l'empire» de «déstabiliser le Venezuela».