Accusé d'avoir joué un rôle majeur dans l'élection présidentielle américaine en ne modérant pas suffisamment des contenus qui auraient pu influencer les électeurs, Facebook a annoncé un nouveau partenariat avec l'Atlantic Council afin de s'attaquer au problème.
«Nous sommes ravis de lancer un nouveau partenariat avec l'Atlantic Council, qui jouit d'une excellente réputation dans la recherche de solutions innovantes face aux problèmes compliqués», s'est félicité l'entreprise dans un communiqué de presse.
Ce think tank basé à Washington, qui entretient des relations étroites avec l'OTAN, va ainsi se voir confier de grandes responsabilités par le géant des réseaux sociaux. Les «experts» du département digital de l'Atlantic Council (le DFRL)auront notamment pour mission de travailler avec les équipes sécurité, politique et produits de Facebook, pour leur donner des informations en temps réel sur «les menaces émergentes et les campagnes de désinformation à travers le monde».
Avec une attention plus poussée encore donnée à l'occasion d'élections et «d'autres moments sensibles», en se focalisant sur une zone géographique. «Cela va aider à augmenter le nombre "d'yeux et d'oreilles" qui repéreront les abus potentiels de nos services», a précisé Facebook dans son communiqué. Qui plus est, et sans que l'on sache véritablement ce que cela implique, le DFRL sera chargé d'«éduquer les citoyens et la société civile» lors de ces moments politiquement importants.
L'Atlantic Council, garant d'élections justes et libres ?
Tout un programme pour l'Atlantic Council, dont les positions antirusses ne sont pas un mystère. Mais sa tâche sera toutefois ardue, Facebook ayant expliqué que l'objectif était de bloquer les faux comptes, principaux pourvoyeurs de «désinformation». Or les fameux «experts» du DFRL se sont récemment pris les pieds dans le tapis de façon spectaculaire dans ce domaine.
C'est en effet se basant sur leur analyse que le ministère de la Défense britannique avait publiquement qualifié deux utilisateurs de Twitter, @Ian56 et @Partisangirl, de robots automatisés diffusant massivement de la propagande sur internet depuis la Russie. Sauf que ces robots étaient en fait de «vrais» individus, en l'occurrence un Britannique et une journaliste vivant en Australie, qui l'ont fait savoir au monde.
La seule chose qui avait alerté le groupe d'experts, c'est que ces deux personnes étaient très actives sur le réseau social, et qu'elles tenaient un discours très éloigné de la doxa occidentale. Un véritable camouflet qui n'avait pas empêché le DFRL, par la voix d'un de ses responsables, d'essayer de noyer le poisson. Celui-ci avait finalement qualifié les deux individus de «trolls» plutôt que de robots, toujours coupables selon lui de diffuser une version des faits «russe».
Une performance qui n'a donc pas découragé Facebook à s'associer avec l'Atlantic Council, sur qui il compte pour sauvegarder «des élections libres et justes à travers le monde»...