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Attaque terroriste à Opéra : «La France est responsable des actes de Khamzat Azimov», selon Kadyrov

Au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à une personne et fait quatre blessés, le chef d'Etat tchétchène a pointé la responsabilité de la France dans cette attaque perpétrée par un jeune Français né en Tchétchénie.

Réagissant à l'attaque terroriste dans le quartier de l'Opéra à Paris, le président tchétchène a déclaré le 13 mai sur sa chaîne Telegram : «Il est important de noter que l'entière responsabilité de l'orientation criminelle de Khamzat Azimov revient aux autorités françaises ; il est né en Tchétchénie, mais il a grandi dans la société française, où ont été forgées sa personnalité et ses opinions.» Et le leader tchétchène d'ajouter : «Je suis sûr que si [Khamzat Azimov] avait passé son enfance et son adolescence en Tchétchénie, [son] sort aurait été différent.»

Selon des sources proches de l'enquête, l'assaillant était censé être sous surveillance car fiché S. Commentant cette situation, Ramzan Kadyrov a également taclé l'efficacité des autorités françaises dans la prévention de l'attaque dans le quartier de l'Opéra. Selon lui, le fait d'avoir laissé libre Khamzat Azimov «laisse beaucoup de questions sans réponse».

Le président tchétchène a par ailleurs lancé une diatribe plus générale aux «sociétés occidentales» : «[Elles croient] avoir atteint des sommets de démocratie sans précédent. [Elles empêchent les parents] d'avoir un rôle concret dans l'éducation de leurs enfants, dans la régulation de leur comportement.» Pour Kadyrov, avec un tel système, «l'Etat doit assumer la responsabilité de l'éducation des enfants».

«Pas de leçons à recevoir» : Le Drian s'insurge

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné ce 14 mai la posture «insupportable» du dirigeant tchétchène qui a imputé à la France «toute la responsabilité» de l'attaque au couteau. «Nous n'avons pas de leçons à recevoir d'un dictateur qui ne respecte pas le début du commencement de l'Etat de droit dans son propre pays et qui par ailleurs sait très bien qu'il y a des milliers de Tchétchènes qui combattent du côté des rangs de Daesh», a commenté le chef de la diplomatie française interrogé par l'AFP à l'issue d'une rencontre avec son homologue britannique Boris Johnson à Londres. «Cette posture nous est franchement insupportable», a-t-il ajouté.

Le 12 mai au soir dans le quartier de l'Opéra, à Paris, armé d'un couteau, Khamzat Azimov ôtait la vie à une personne et en blessait quatre autres avant d'être abattu par la police. Il avait obtenu la nationalité française en 2010.

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