L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, condamné en août 2013 à une peine d'inéligibilité pour fraude fiscale, peut à nouveau se présenter à des élections après une décision de «réhabilitation» du tribunal de Milan, a indiqué le 12 mai le quotidien Il Corriere della Sera.
Le tribunal de Milan a décidé la «réhabilitation» de Silvio Berlusconi, qui «efface tous les effets» de sa condamnation pour fraude fiscale de 2013, écrit le journal, dont l'information est reprise par l'ensemble des médias italiens.
Selon le quotidien italien, «l'ordonnance du tribunal de Milan est effective immédiatement, ce qui signifie que Silvio Berlusconi est formellement réhabilité».
Le greffe du tribunal de Milan ne pouvait être joint ce 12 mai.
Le milliardaire de 81 ans aurait dû normalement attendre 2019 pour être autorisé à se présenter devant les électeurs, ajoute le journal, qui précise que la décision est arrivée le 11 mai avec un mois d'avance sur la date prévue.
En cas de nouvelles élections, Berlusconi pourra se présenter
Elle intervient alors que les tractations battent leur plein en Italie pour la formation d'un nouveau gouvernement entre les deux partis antisystème, la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S), deux mois après les législatives du 4 mars.
La décision est rendue deux jours après que le magnat des médias a accepté de donner son feu vert à un accord entre son alliée la Ligue et le M5S, ce dernier conditionnant l'accord au retrait de Silvio Berlusconi.
La coalition de droite formée par Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et la Ligue est arrivée en tête des élections avec 37% des voix, devant le M5S (32%), aucune des deux formations ne parvenant seule à obtenir une majorité au Parlement.
En raison de sa condamnation, Silvio Berlusconi n'avait pas pu être candidat pour son parti, ce qui pourra désormais être possible en cas de nouvelles élections.
L'ex-Cavaliere, qui a dirigé la droite italienne pendant 25 ans, avait été condamné définitivement en août 2013 à quatre ans de prison pour fraude fiscale, une peine réduite à un an par une mesure d'amnistie, ainsi qu'à une peine d'inéligibilité de six ans.
Silvio Berlusconi a demandé en novembre à la Cour européenne de droits de l'homme (CEDH) de casser cette «sanction» d'inéligibilité, requête sur laquelle une décision de la cour de Strasbourg est attendue à l'automne.
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