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«Good bye Europe» ? Choqué par la politique de Trump, Der Spiegel appelle à la «résistance»

Alors que les économies européennes sont directement concernées par le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, annoncé par Donald Trump le 8 mai, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel accuse le coup dans son éditorial du 12 mai.

«L’Occident tel que nous le connaissions n’existe plus, nos relations avec les Etats-Unis ne sont pas amicales, on peut à peine parler de partenariat.» C'est en ces termes que Klaus Brinkbäumer, rédacteur en chef de Der Spiegel, exprime son indignation dans son éditorial du 12 mai.

S'il commence par retracer les grandes lignes de la politique de Donald Trump depuis son élection, l'éditorial en vient rapidement au fait : le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, annoncé le 8 mai dernier. Visiblement déçu par l'absence de résultats après les visites officielles successives d'Emmanuel Macron du 23 au 26 avril et d'Angela Merkel le 27 avril, l'hebdomadaire allemand se montre abasourdi par la position américaine sur le dossier iranien, évoquant «l'accomplissement de Donald Trump le plus choquant de tous [car] il affecte directement [l'Europe]». Parmi les conséquences directes de la décision américaine : la flambée du cours du pétrole mais aussi et surtout le rétablissement des sanctions concernant les entreprises européennes commerçant avec Téhéran.

Moins d'un mois après avoir accompagné Emmanuel Macron à Washington, Bruno Le Maire s'interrogeait le 11 mai sur cette menace d'application de l'extraterritorialité du droit américain : «Voulons-nous être des vassaux des Etats-Unis ?». L'éditorial de Der Spiegel aurait-il l'ambition de rassurer le ministre français de l'Economie et des Finances ? C'est en tout cas sur cette thématique que l'hebdomadaire allemand conclut son éditorial : «Une résistance intelligente est nécessaire, aussi absurde que cela puisse paraître. Une résistance contre l'"Amérique".»

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