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Kim Jong-un propose de fermer son site d'essais atomiques en mai sous l'œil d'experts américains

Séoul annonce que le dirigeant nord-coréen a proposé de fermer son site d'essais atomiques et d'inviter des experts américains et sud-coréens. Pour Donald Trump, parvenir à un accord sur le sujet serait «rendre un grand service à la planète».

«Kim Jong-un a dit, au cours du sommet avec le président Moon Jae-in, qu'il procéderait à la fermeture du site [d'essais atomiques] en mai et qu'il allait bientôt inviter des experts de Corée du Sud et des Etats-Unis, ainsi que des journalistes pour révéler le processus à la communauté internationale de manière transparente», a expliqué Yoon Young-chan, porte-parole de la présidence sud-coréenne.

Cette promesse, relayée par la présidence sud-coréenne, est la dernière illustration en date du tourbillon diplomatique qui s'est abattu sur la péninsule ces derniers mois, avec en point d'orgue, le 27 avril, un sommet inter-coréen historique. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in sont convenus à cette occasion de parvenir via la «dénucléarisation totale» à «une péninsule coréenne non nucléaire».

Si nous nous voyons souvent, si nous construisons la confiance, mettons fin à la guerre et finalement qu'on nous promet qu'il n'y aura pas d'invasion, pourquoi vivrions-nous avec des armes nucléaires ?

Pendant des années, Pyongyang a soutenu qu'il ne renoncerait jamais à l'arme atomique, indispensable selon lui pour le protéger d'une invasion américaine. «Kim Jong-un a déclaré : "Les Etats-Unis nous trouvent repoussants, mais une fois que nous parlerons, ils se rendront compte que je ne suis pas quelqu'un qui va tirer une arme nucléaire sur le Sud ou les Etats-Unis ou viser les Etats-Unis"», a poursuivi le porte-parole.

«Si nous nous voyons souvent, si nous construisons la confiance, mettons fin à la guerre et finalement qu'on nous promet qu'il n'y aura pas d'invasion, pourquoi vivrions-nous avec des armes nucléaires ?», a encore dit le dirigeant nord-coréen, selon Séoul. Des déclarations qui peuvent être perçues comme un message positif à l'adresse de Washington, avant la rencontre entre Kim Jong-un et Donald Trump, qui devrait se tenir fin mai-début juin.

Trump : «Un grand service pour la planète»

Le président américain a de son côté fait preuve d'un optimisme prudent. Assurant lors d'un rassemblement de ses partisans dans le Michigan que la rencontre aurait lieu «dans les trois ou quatre prochaines semaines», le locataire de la Maison Blanche et a confié que celle-ci serait «très importante». Parvenir à un accord sur le nucléaire avec Pyongyang serait en effet «rendre un grand service à la planète» s'est réjoui Donald Trump.

Vous vous rappelez ce qu'ils disaient ? "Il va nous plonger dans une guerre nucléaire"

Le président américain a par ailleurs rappelé son rôle dans la détente en cours, via ce que la Maison Blanche qualifie de «campagne de pressions maximum», soit des discours très durs, le renforcement des sanctions et l'isolement diplomatique de la Corée du Nord. «Vous vous rappelez ce qu'ils disaient ? "Il va nous plonger dans une guerre nucléaire"», a lancé Donald Trump, faisant remarquer que la force avait au contraire préservé d'une telle éventualité.

Mais le locataire de la Maison Blanche n'a pas caché qu'il était possible que ce sommet tourne court. «Ce qui arrivera arrivera. Je peux y aller. Ça peut ne pas marcher». Dans ce cas, «je pars», a-t-il déclaré. D'après CBS News, la rencontre pourrait se tenir en Mongolie ou à Singapour.

Le nouveau secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a quant à lui déclaré à ABC News qu'il avait eu «une bonne conversation» avec Kim Jong-un lors de sa visite secrète à Pyongyang le weekend de Pâques. «Il est prêt [...] à dresser une feuille de route qui nous aidera à parvenir à la dénucléarisation», a-t-il assuré.

En 2017, le Nord avait procédé à son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour, et testé des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) mettant à sa portée la partie continentale du territoire des Etats-Unis. Les tensions avaient atteint des sommets tandis que Kim Jong-un et Donald Trump échangeaient menaces apocalyptiques et insultes personnelles. Ces deux derniers avaient finalement pris le monde à contre-pied en annonçant début mars une rencontre.

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