Le 26 avril la Russie a présenté devant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à la Haye 17 Syriens, parmi lesquels des médecins, dont les témoignages remettent en cause la réalité de l'attaque chimique à Douma du 7 avril dernier. La Russie pointe du doigt la responsabilité de Washington dans ce qu'elle qualifie d'attaque «sous faux drapeau».
Pour Alexandre Choulguine, le représentant permanent de la Russie auprès de l'OIAC, de nouvelles opérations similaires à celle dont il soupçonne les Occidentaux d'être responsables, seraient «possibles». L'envoyé russe a justifié cette crainte par le fait que les «partenaires américains [de la Russie] menace[raient] une fois de plus d'engager une action militaire contre la Syrie» et chercheraient donc un prétexte pour ce faire. Il a à ce propos prévenu que la Russie ne permettrait pas de nouvelles frappes.
Les frappes militaires menées conjointement par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne le 14 avril à Damas ont eu lieu quelques heures avant que les experts de l'OIAC ne commencent leur mission d'enquête à Douma. Alexandre Choulguine s'est étonné de ce timing à propos duquel il a déclaré : «Il semble que le bon sens aurait voulu que l'on attende les conclusions des experts et qu'ils examinent tous les éléments par eux-mêmes. Toutefois, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France n'ont pas attendu. Et avant même que les experts aient fait leur travail, ces pays ont déclaré que pour eux, tout était clair et que la responsabilité du président Assad ne faisait aucun doute.»
Alexandre Choulguine a par ailleurs appelé l'OIAC à visiter les laboratoires chimiques des casques blancs pour voir par eux-mêmes qui est derrière l'utilisation des armes chimiques en Syrie : «Nous exhortons le secrétariat technique et les experts de l'OIAC à utiliser leur temps en Syrie pour examiner les laboratoires chimiques clandestins des militants, des terroristes». Laboratoires utilisés, selon le représentant russe «pour produire des munitions chimiques, y compris celles qui sont utilisées pour toutes ces attaques sous faux drapeau».
L'incident de Douma a été abondement relayé dans des vidéos publiées par le groupe controversé des Casques blancs et diffusé sur les réseaux sociaux. Les Etats-Unis et leurs alliés ont immédiatement accusé Damas et lancé des frappes militaire contre le pays en représailles le 14 avril, tandis que la Syrie nie être à l'origine d'une quelconque attaque chimique.