«Je l'adore» : c'est ce qu'a déclaré Donald Trump après la prise de parole d'Emmanuel Macron lors de la conférence de presse des deux dirigeants à la Maison Blanche le 24 avril. Au terme de leur rencontre, les deux hommes n'ont pas caché leurs divergences, le président français précisant notamment : «Nous ne sommes pas d'un tempérament à changer d'avis facilement.» Pourtant, Emmanuel Macron a insisté sur l'importance d'une «convergence des vues» entre Paris et Washington.
Donald Trump remercie la France pour son implication en Syrie
Dès le début de sa prise de parole, Donald Trump a évoqué les points de convergence entre la France et les Etats-Unis, parmi lesquels figure le conflit syrien. Le président américain a tenu à remercier son homologue français pour la participation de Paris aux frappes aériennes menées contre Damas dans la nuit du 13 au 14 avril.
Il a en outre réitéré sa volonté de retirer, dans un avenir proche, les troupes américaines en Syrie, avec toutefois un bémol : «Nous voulons rentrer à la maison. On va rentrer. Mais nous voulons laisser une empreinte forte et durable.»
De son côté, Emmanuel Macron a rappelé que l'objectif premier de la France en Syrie était de «réduire à néant le groupe Etat islamique». Il a ajouté qu'il était pour l'heure «impossible de donner une chronologie sur la fin de la participation de la France en Syrie».
Nucléaire iranien : Emmanuel Macron propose de «travailler sur un nouvel accord»
Contrairement à son homologue américain, le président français a évoqué le dossier iranien en préambule de son intervention en soulignant les différences initiales qui existaient entre Paris et Washington. Néanmoins, il a annoncé que la France était disposée à «travailler sur un nouvel accord» avec Washington. «Nous devons travailler pour obtenir un accord équitable afin de résoudre les problèmes dans leur ensemble. Sinon, il faudra retourner dans la région car il y aura un autre groupe terroriste», a-t-il averti.
Par ailleurs, il a évoqué les principaux points qui devraient selon lui prévaloir dans un potentiel nouvel accord : empêcher toute activité nucléaire de l'Iran, mettre un terme aux activités balistiques du pays et enfin «contenir la domination iranienne» afin, selon le président français, de stabiliser la région.
Une position bien différente de celle exprimée lors de l'entretien téléphonique d'Emmanuel Macron avec son homologue russe Vladimir Poutine le 23 avril. Un communiqué du Kremlin cité par l'agence Interfax, avait alors rapporté que les deux chefs d'Etat s'étaient mis d'accord pour œuvrer afin que l'accord sur le nucléaire iranien soit maintenu en l'état.
Partisan d'une attitude de confrontation face à l'Iran, le locataire de la Maison Blanche a quant à lui appelé les pays arabes à «relever énormément leur effort financier» afin de contrer l'influence de Téhéran au Proche-Orient. «Il y a des pays très riches au Proche-Orient. Il faut qu'ils fassent des contributions majeures. Ils ne l'ont pas fait autant qu'ils le devraient», a-t-il déploré.
La veille, Donald Trump avait fustigé l'accord nucléaire iranien en présence d'Emmanuel Macron, le qualifiant de «désastre». D'après lui, il vise à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. «Les gens connaissent ma position sur l'accord iranien, c'est un accord horrible», avait-il déclaré au début d'une séance de travail dans le bureau ovale avec Emmanuel Macron.
Donald Trump exhorte la Corée du Nord à se débarrasser de l'arme atomique
Le président américain a également profité de la conférence de presse pour rappeler la position des Etats-Unis vis-à-vis de la Corée du Nord en précisant notamment ce qu'il entendait par le terme «dénucléarisation» qu'il a récemment employé.
«Ça veut dire se débarrasser de leurs bombes atomiques. Très simple. Ils se débarrassent de leurs bombes atomiques», a-t-il martelé. Une déclaration qui intervient à quelques semaines de sa rencontre inédite avec le chef d'Etat nord-coréen Kim Jong-un, prévue fin mai.
Entre temps, Pyongyang a envoyé un message fort en amont de cette entrevue, en annonçant la fin de ses tests de missiles et essais nucléaires. Un geste alors salué par Séoul et par le président américain.
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