Une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui a déjà coûté la vie à 19 Palestiniens. De nouveaux affrontements ont éclaté ce 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, faisant cinq morts, dont un adolescent de 15, d'après le ministère de la Santé gazoui, tués par des tirs de soldats israéliens.
«Environ 10 000 Palestiniens prennent part à des heurts le long de la frontière avec la bande de Gaza [et des manifestants ont] tenté d'endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés», a déclaré Tsahal, affirmant agir «avec les moyens anti-émeutes et par balles, conformément aux règles d'engagement».
Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l'AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles. L'horizon s'est rapidement retrouvé barré par un rideau d'épaisse fumée noire, tandis que plusieurs ambulances intervenaient.
Les forces armées israéliennes sur le pied de guerre
Des centaines de Palestiniens étaient rassemblés près de la barrière à l'est de la ville de Khan Younès, dans l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l'Etat hébreu.
S'il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures
Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense, a annoncé la veille 5 avril que l’armée israélienne appliquerait les mêmes consignes de fermeté extrême que celles données lors de la manifestation du 30 mars. «S'il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures comme la semaine dernière. Nous n'avons pas l'intention de changer les consignes de tir, nous restons sur la même ligne», a-t-il averti sur la radio publique.
Une semaine plus tôt, le chef d’état-major israélien Gadi Eizenkot dans un entretien au au quotidien Yediot Aharonot mettait en garde les marcheurs palestiniens : «Nous ne permettrons ni les infiltrations en masse en Israël ni l'endommagement de la clôture».
La mobilisation contre Israël devrait toutefois durer jusqu’au 15 mai, le lendemain de la date anniversaire de la déclaration d’indépendance d’Israël, jour appelé Nakba, «la catastrophe», chez les Palestiniens. Cette grande marche du retour est organisée par le Hamas et d’autres groupements de jeunesses palestiniennes.