«A la demande de notre gouvernement, nous vous demandons de convoquer demain à 15h (heure locale) une réunion publique du Conseil de sécurité sur la lettre du Premier ministre britannique Theresa May» mettant en cause la Russie dans l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, le 4 mars à Salisbury, a déclaré le 4 avril l'ambassadeur de Russie auprès des Nations unies.
Vassili Nebenzia n'a pas donné d'autres détails sur les raisons qui ont poussé la Russie à demander cette réunion extraordinaire du Conseil de sécurité sur l'affaire Skripal. Il a juste précisé qu'une lettre serait envoyée au Conseil de sécurité dans les heures à venir pour préciser la position russe.
L'OIAC rejette la proposition de Moscou d'une enquête russo-britannique
Quelques heures avant l'annonce de Vassili Nebenzia, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) composée de 41 pays, avait rejeté l'initiative russe portée par le représentant permanent Alexandre Choulguine. Moscou avait notamment proposé à Londres de mettre en place une enquête conjointe respectant les lois internationales. Une main tendue que le Royaume-Uni a refusé, qualifiant la proposition de «perverse».
«14 Etats membres ont soutenu la déclaration commune à l'OIAC, liée à l'incident de Salisbury : nous estimons nécessaire de nous assurer que le problème sera réglé dans le cadre du droit international avec le potentiel entier de la convention sur l'interdiction des armes chimiques», a fait savoir sur Twitter la mission permanente de la Russie auprès de l'OIAC.
Le 14 mars, à l'initiative du Royaume Uni, le Conseil de sécurité de l'ONU avait tenu une réunion d'urgence sur ce dossier au cours de laquelle les Etats-Unis avaient jugé Moscou «responsable» de l'empoisonnement de l'ex-espion. Quelques jours après l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de Ioulia, Theresa May avait mis en cause Moscou, estimant qu'il s'agissait de «la seule explication plausible».
La Russie, qui clame son innocence depuis le début de cette affaire, s'estime renforcée par les déclarations du laboratoire britannique ayant analysé la substance utilisée contre l'ex-agent double. Ce dernier l'a identifiée comme étant du Novitchok, un agent innervant de type militaire développé par l'URSS, mais a reconnu ne pas avoir de preuve qu'il provenait de Russie.