Mercredi 4 avril
«Nous sommes prêts à coopérer tant avec l'OIAC qu'à l'intérieur de l'OIAC», a signalé Georgy Kalamanov, vice-ministre russe de l'Industrie et du Commerce, présent lors de la réunion de l'OIAC, cité sur Twitter par l'ambassade russe aux Pays-Bas.
«14 Etats membres ont soutenu la déclaration conjointe faite à l'OIAC en lien avec l'incident de Salisbury : nous considérons qu'il est nécessaire de veiller à ce que ce problème soit résolu dans le cadre légal international», a poursuivi Georgy Kalamanov.
L'Union européenne a fait savoir que la Russie devait coopérer avec l'enquête de l'OIAC sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal. «Il est impératif que la Fédération de Russie réponde aux questions légitimes du gouvernement britannique, commence à coopérer avec le secrétariat de l'OIAC et fasse preuve d'une transparence totale avec l'OIAC», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le gouvernement allemand est toujours d'accord avec le Royaume-Uni pour dire que la Russie est probablement responsable de l'empoisonnement de Sergueï Skripal, après que le chef du centre de recherche militaire britannique Porton Down a déclaré qu'il ne pouvait pas dire si l'agent neurotoxique avait été fabriqué en Russie.
«Rien n'a changé», a ainsi déclaré la porte-parole du gouvernement allemand Ulrike Demmer, ajoutant : «Nous partageons l'opinion de la Grande-Bretagne selon laquelle il y a une forte probabilité que la Russie soit derrière [l'attaque]».
Les pays occidentaux, y compris l'Allemagne, ont pris des mesures conjointes pour expulser des diplomates russes à la suite de l'attaque contre Sergueï Skripal et sa fille dans le sud de l'Angleterre le mois dernier. Moscou a riposté avec des expulsions symétriques de diplomates des pays concernés.
La délégation britannique à l'Organisation mondiale des armes chimiques (OIAC) a rejeté la proposition russe d'une enquête conjointe entre le Royaume-Uni et la Russie sur l'empoisonnement à Salisbury de l'ancien agent double russe Sergeï Skripal, la jugeant «perverse».
«C'est une tactique de diversion, et encore plus de désinformation visant à éluder les questions auxquelles les autorités russes doivent répondre», a ainsi déclaré la délégation britannique dans un tweet.
Mise en cause par de nombreux pays occidentaux dans l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, Moscou a convoqué une réunion du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye ce 4 avril afin d'exiger des réponses aux accusations la visant.
Le 4 mars, l'ancien agent double Sergueï Skripal et sa fille âgée de 33 ans, Ioulia, ont été empoisonnés par un agent innervant à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre. Le 14 mars, Londres a désigné Moscou comme responsable de cette attaque sur son territoire, Theresa May estimant, sans présenter de preuves, la culpabilité de la Russie comme «très probable».
Moscou, qui estime que l'affaire est «fabriquée par le Royaume-Uni contre la Russie», a envoyé, le 31 mars, une liste de 14 questions au ministère britannique des Affaires étrangères, exigeant que Londres révèle les détails de son enquête. La Russie souhaite notamment comprendre pourquoi un accès consulaire aux deux citoyens russes empoisonnés lui a été refusé.