Nouvelle étape dans le conflit qui oppose Londres à Moscou dans le cadre de l'affaire de l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal. L'Union européenne a en effet décidé ce 23 mars de rappeler pour consultation son ambassadeur en Russie. En déplacement au Vietnam, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé Londres de pousser ainsi ses alliés à une «confrontation» avec Moscou.
Les autorités britanniques «cherchent fiévreusement à forcer leurs alliés à prendre des mesures visant à la confrontation» avec Moscou, a-t-il commenté depuis Hanoï. «Nous ne voyons toujours pas de faits. Et leur absence fait penser que tout cela n'est qu'une provocation», a encore dénoncé Sergueï Lavrov, en accusant Londres de prendre «le cap visant à rendre la crise avec la Russie la plus profonde possible».
Solidarité unanime des 28 avec Londres
Les partenaires européens du Royaume-Uni ont apporté à ce dernier un soutien unanime ce 22 mars à Bruxelles, dans un rare exemple de solidarité des 28 sur fond de Brexit, en accusant Moscou d'être «très probablement» derrière l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergueï Skripal en Angleterre. Outre le rappel de Moscou de l'ambassadeur de l'UE, certains dirigeants envisagent désormais d'expulser des diplomates russes ou de rappeler leur propre ambassadeur, selon un responsable européen.
Londres a désigné Moscou le 14 mars comme responsable de cet empoisonnement, expulsé 23 diplomates russes de son territoire et annoncé le gel des relations bilatérales.
La Russie, qui clame son innocence et accuse Londres de ne «pas vouloir entendre les réponses» de Moscou, a ordonné en représailles l'expulsion de diplomates britanniques et la fin des activités du British Council sur son territoire.