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Macron adresse à Poutine «ses vœux de succès pour la modernisation» de la Russie

Emmanuel Macron a adressé le 19 mars à son homologue russe Vladimir Poutine, réélu la veille, «ses vœux de succès pour la modernisation politique, démocratique, économique et sociale du pays», lors d'un entretien téléphonique.

Au lendemain de la large victoire électorale de Vladimir Poutine, réélu président russe pour un deuxième mandat consécutif ce 18 mars, Emmanuel Macron a adressé à celui-ci «ses vœux de succès pour la modernisation politique, démocratique, économique et sociale du pays» de la Russie, lors d'un entretien téléphonique.

Le président de la République «a rappelé son attachement à un dialogue constructif entre la Russie, la France et l’Europe» et «redit sa conviction que, sur une base clarifiée, la coopération entre l’Europe et la Russie, essentielle à la sécurité du continent européen, était dans l’intérêt des [deux] pays», selon un communiqué diffusé par l'Elysée le 19 mars. 

Il a également profité de son entretien avec le dirigeant russe pour lui faire part de sa «grande préoccupation» concernant la Ghouta orientale, appelant Moscou à tout faire pour minimiser le nombre de victimes civiles. Emmanuel Macron a également «appelé les autorités russes à faire toute la lumière sur les responsabilités liées à l’inacceptable attaque de [l'ancien agent double russe Sergueï Skripal à] Salisbury [au Royaume-Uni], et à reprendre en main fermement d’éventuels programmes qui n’auraient pas été déclarés à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques», précise la présidence dans un communiqué. 

De son côté, Vladimir Poutine a déclaré à Emmanuel Macron, lors de leur entretien téléphonique, que les accusations portées contre Moscou au sujet de l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille étaient sans fondement.

Des relations Occident-Russie envenimées par l'affaire Skripal

Ces vœux s'inscrivent dans un contexte tendu entre Russie et Occident, autour de l'affaire de l'empoisonnement de l'ancien agent double russe et de sa fille sur le sol britannique. Emboîtant le pas au gouvernement britannique qui accuse ouvertement Moscou d'être responsable de cet empoisonnement – sans apporter d’éléments probants à ces allégations –, Emmanuel Macron avait déclaré, le 16 mars : «Tout porte à croire que c'est la Russie qui a conduit cette tentative d'assassinat».

Emmanuel Macron, qui inaugurait le 15 mars le Salon du livre à Paris, avait également décidé de ne pas se rendre au pavillon russe de ce dernier, en lien avec l'affaire Skripal. Le président français avait prévu de rencontrer des écrivains russes au cours de sa visite du Salon, selon la présidence qui avait ajouté : «Nous avons à cœur de faire vivre les liens culturels étroits entre la société russe et la société française».

Les autorités russes ont démenti à plusieurs reprises les accusations occidentales visant Moscou relatives à l'empoisonnement de Sergueï Skripal sur le sol britannique. «Que quelqu'un puisse penser qu'en Russie quelqu'un se permettrait de faire de telles choses [l'empoisonnement de Sergueï Skripal] juste avant l'élection et la Coupe du monde de football, c'est absurde, c'est du grand n'importe quoi», avait déjà martelé Vladimir Poutine le 18 mars à l'issue de l'élection présidentielle.

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