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Ancien espion empoisonné : Moscou ignore l'ultimatum, «totalement inacceptable», de Londres

Sommé par Londres de s'expliquer sous 24 heures sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal, Moscou a ignoré la requête. La Russie, qui nie les accusations à son encontre, rappelle au Royaume-Uni le droit international sur ce type de question.

La Russie a ignoré l'ultimatum lancé le 12 mars par le Premier ministre britannique Theresa May sur la base d'accusations dénuées de la moindre preuve, et sans se conformer au droit international. Le chef du gouvernement britannique avait demandé à Moscou de répondre sous 24 heures à ses accusations sur l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, sans quoi Londres considérerait que l'attaque avait été commanditée par le gouvernement russe.

L'ambassade russe à Londres s'est tournée vers l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) pour lui adresser ses questions, qualifiant cet ultimatum de «totalement inacceptable», et dénonçant les «attaques vicieuses» des responsables britanniques contre Moscou.

«Nos collègues britanniques devraient garder la ferveur de leur propagande et de leurs slogans pour leur public domestique non éclairé, où ils auront, peut-être, un quelconque effet», lance ainsi Moscou dans sa déclaration au vitriol. «Ici, entre les murs d'une organisation internationale spécialisée telle que l'OIAC, il faut se baser sur des faits et rien que des faits. Arrêtez d'attiser l'hystérie, et faites une demande formelle pour commencer les consultations avec nous, afin de clarifier la situation», poursuit l'ambassade avant d'adresser un avertissement à Londres : «Nous allons exiger des preuves matérielles de la supposée trace russe dans cette affaire très médiatisée.» 

«On ne donne pas une date limite de 24 heures à une puissance nucléaire»

Rejetant fermement les accusations de Londres, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait clairement signifié le 13 mars que Moscou n'avait aucunement l'intention de se plier aux exigences de Londres, et souhaitait régler cette affaire par les canaux appropriés. Ainsi, Sergueï Lavrov avait confié que Moscou était prêt à coopérer avec Londres, demandant à ses homologues britanniques d'envoyer une requête à la Russie relative à la substance employée.

Lorsque cela sera fait, et comme le stipule l'OIAC, l'organisme qui veille à ce que la Convention internationale sur les armes chimiques soit bien appliquée par ses Etats membres, dont la Russie et le Royaume-Uni font partie, Moscou dispose de dix jours pour répondre.

Si Sergueï Lavrov a fait preuve de diplomatie dans ses réponses, l'ultimatum lancé par Londres a reçu une fin de non-recevoir beaucoup plus corsée de la part du porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, le 13 mars. «On ne donne pas une date limite de 24 heures à une puissance nucléaire», a-t-elle ainsi déclaré dans des propos rapportés par Interfax, avant de qualifier l'empoisonnement de Sergueï Skripal de «provocation internationale colossale».

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