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Un homme lapidé pour adultère par l'Etat islamique : l'Afghanistan, nouveau territoire de Daesh ?

Des photos de la lapidation d'un homme par des personnes se revendiquant de l'Etat islamique en Afghanistan ont émergé sur les réseaux sociaux, nouveau signe de la présence accrue du groupe terroriste dans le pays, qui y multiplie les attentas.

La Province de Khorassan, groupe djihadiste lié à l'Etat islamique, aurait procédé à la lapidation d'un homme le 28 février dans l'Est de l'Afghanistan. Selon le média iranien ABNA, qui reprend des informations fournies par des comptes pro-Daesh sur les réseaux sociaux, des dignitaires de l'organisation terroriste auraient condamné la victime à mort pour avoir commis un adultère.

Un premier cliché montre une foule d'hommes installés en demi-cercle sous le drapeau de l'Etat islamique avec des pierres à la main, entourant un homme habillé tout en noir. Ce dernier est à genoux avec les mains liées dans le dos et les yeux bandés. Sur une deuxième photo, l'homme est étendu à terre avec des pierres tout autour de lui, alors que la foule continue à lui en jeter. Enfin, un dernier cliché montre un corps enveloppé dans un tissu muni de la légende suivante : «Il sera emmené dans un cimetière musulman.»

Renforcement de Daesh en Afghanistan

Cette condamnation intervient alors que le Pakistan et la Russie ont récemment fait part de leur préoccupation quant au renforcement de Daesh dans le nord et l'est de l'Afghanistan. Lors d'une conférence de presse conjointe le 20 février, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont dénombré environ «un millier de terroristes» en Afghanistan. A cette occasion, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est inquiété du fait que les Etats-Unis et l'OTAN, bien que présents dans le pays, «ne fassent pas mention de ce danger». Le président américain Donald Trump semble en effet focaliser son attention sur les Taliban, si l'on se base sur le discours sur l'état de l'Union qu'il a prononcé en janvier.

En Afghanistan, la menace de l'Etat islamique est croissante, comme la recrudescence des attentats perpétrés par le groupe terroriste en atteste. Si les Taliban ont mené ces derniers mois de nombreuses attaques, l'EI, installé dans le pays depuis 2015, n'est pas en reste. Le groupe terroriste sunnite s'en est pris à des symboles chiites dans le pays, tuant 41 personnes dans un centre culturel chiite à Kaboul le 28 décembre. En octobre, c'est une mosquée chiite qui était visée par un terroriste qui a ouvert le feu dans la foule avant de se faire exploser, faisant 56 morts.

L'EI vise également des symboles de l'Etat afghan : dernier exemple en date le 24 février à Kaboul, où trois personnes sont mortes lorsqu'un kamikaze a déclenché sa charge devant l'entrée principale des services de renseignements (NDS). Le barrage, qui garde l'accès au NDS ainsi qu'à plusieurs ministères dont celui de la Défense, avait déjà été visé le 25 décembre 2017 par un attentat-suicide qui avait fait six morts, la encore revendiqué par Daesh.

L'année 2017 aura d'ailleurs été des plus violentes en Afghanistan : pas moins de 2 300 civils ont été tués ou blessés dans des attentats, soit le plus lourd bilan jamais enregistré, selon des chiffres publiés par l'ONU.

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