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Carles Puigdemont refuse de briguer un nouveau mandat à la tête de la Catalogne

Poursuivi par la justice espagnole, le président catalan destitué Carles Puigdemont a renoncé le 1er mars à briguer la présidence catalane, y voyant «la seule façon de pouvoir former un nouveau gouvernement le plus rapidement possible».

Le 1er mars, Carles Puigdemont a annoncé qu'il renonçait à briguer la présidence de la Catalogne. Toutefois, il a assuré qu'il défendrait la cause de sa «république» partout, y compris en saisissant le comité des droits de l'homme de l'ONU.

«J'ai demandé au président du parlement catalan que, de manière provisoire, il ne présente pas ma candidature à l'investiture comme président», a confié Carles Puigdemont dans une vidéo enregistrée en Belgique, où il s'était installé fin octobre, échappant ainsi aux poursuites de la justice espagnole.

L'ancien journaliste de 55 ans, élu président de la Catalogne en janvier 2016, a été destitué par Madrid le 27 octobre, quelques heures après une déclaration d'indépendance votée au parlement régional. 

Depuis, la Catalogne reste sous la tutelle du gouvernement espagnol de Mariano Rajoy, qui avait suspendu son autonomie régionale et Carles Puigdemont, objet de poursuites judiciaires pour «rébellion» et «sédition», serait immédiatement arrêté s'il rentrait en Espagne.

Il s'était présenté aux élections régionales du 21 décembre, auxquelles sa liste était arrivée en tête au sein du camp indépendantiste, victorieux.

Cependant, la Cour constitutionnelle lui a barré, fin janvier, la route du Palais de la Generalitat, siège de l'exécutif régional. Elle a en effet exigé qu'il soit physiquement présent au débat d'investiture et obtienne au préalable une autorisation du juge l'ayant inculpé.

Le retrait forcé de Carles Puigdemont

Annonçant finalement son retrait le 1er mars, il a admis que «dans les conditions actuelles, c'[était] la seule façon de pouvoir former un nouveau gouvernement, le plus rapidement possible».

Il propose à présent la candidature du président d'une association indépendantiste, Jordi Sanchez, bien que ce dernier soit emprisonné depuis quatre mois pour «sédition», en lien avec une manifestation organisée le 20 septembre à Barcelone.

Dès lors, cette candidature devrait elle aussi avoir du mal à aboutir. Pour être investi, il devrait lui aussi obtenir une autorisation du juge de la Cour suprême en charge de l'enquête, Pablo Llarena. Or ce magistrat a déjà refusé une permission de sortie à l'ex-vice-président catalan Oriol Junqueras (ERC), également élu député alors qu'il était en détention, qui souhaitait assister à des sessions parlementaires.

Le 1er mars, une source gouvernementale espagnole se félicitait du renoncement de Carles Puigdemont, qui cherchait selon elle à se «moquer de la loi». «La Catalogne a le plus vite possible besoin d'un président de la Generalitat [exécutif catalan] en mesure de gouverner», a déclaré cette source. 

«Choisir une personne qui a des problèmes judiciaires serait une grande erreur», avait aussi déclaré dans la matinée Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol.

Le parlement catalan, dominé par les indépendantistes, avait adopté le 1er mars à la mi-journée la première motion de sa nouvelle législature. Il y dénonçait «la dérive autoritaire et antidémocratique» du gouvernement espagnol. Le parlement avait défendu la «légitimité» de la candidature de Carles Puigdemont, manière de lui rendre hommage avant qu'il n'annonce lui-même son retrait.

L'opposition anti-indépendantiste avait refusé de participer au vote au parlement régional. «Vous êtes installés dans le passé [...] et ici les gens veulent penser à l'avenir, à comment ils vont payer leurs factures, les retraites», a déclaré la chef de l'opposition anti-indépendantiste au parlement catalan, Inès Arrimadas, du parti libéral Ciudadanos. Elle a souligné que les séparatistes n'avaient pas une majorité «dans la rue» et a rappelé que la tentative de sécession avait entraîné le déménagement des sièges sociaux de 3 000 entreprises hors de Catalogne.

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