L’Américain d’origine syrienne Sami Sharbek a voulu sensibiliser le plus grand monde au sort de la Ghouta en postant de terribles images de guerre sur son compte Twitter. Il a atteint son but : plus de 128 000 personnes ont retweeté ses photos. A ce détail près : ces photographies ont été prises à Gaza et Mossoul.
Cet habitant de Cleveland avait choisi deux photos : des images de bombardements d’immeubles et un père en train de courir, son enfant dans les bras dans une rue en ruines, hurlant de peur et de peine. Sami Sharbek avait accompagné les images poignantes d’un commentaire : «Ce n’est pas un film. C’est la Syrie.» Alors que son compte est d’ordinaire très peu fréquenté, ces photos ont ému les utilisateurs de Twitter qui les ont «likées» 156 000 fois.
Mais d’autres utilisateurs ont vite débusqué la supercherie : la photographie des bombardements a été prise à Gaza. John Mangun, un journaliste du BusinessMirror, a envoyé dans un tweet le lien d'un article de 2014 d'où est issue la photo, se référant à un raid israélien en Palestine. Puis il a dévoilé que la seconde image avait été prise durant le siège de Mossoul, le père courant avec sa fille vers les soldats des forces spéciales irakiennes en fuyant une zone contrôlée par l’Etat islamique.
Peu de temps après, Sami Sharbek a reconnu que son post était un fake, et s’est excusé pour son erreur. «Je ne savais pas que les images avaient été prises à Gaza et Mossoul. Ma seule intention était de provoquer une prise de conscience vis-à-vis de ce qu’il se passe dans mon pays», a-t-il écrit dans un commentaire. Il a toutefois incité les gens à faire une donation à une ONG, la Syrian American Mediac Society. Puis il s’est empressé de reposter des photos, certes de Syrie, mais toujours pas de la Ghouta, les trois images ayant été prises à différents moments du conflit syrien à Alep, la première en 2013, la deuxième en 2015, et la dernière, devenue célèbre, du petit garçon couvert de débris en état de choc à Alep, en 2016.