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Ghouta orientale : l'ONU confirme la reprise des combats malgré la trêve humanitaire

L'ONU a confirmé le 27 février la reprise des combats dans la Ghouta orientale, à proximité de Damas, malgré l'annonce par Moscou d'une trêve humanitaire quotidienne.

«Nous constatons que les combats continuent alors que je vous parle, ce qui rend impossible [l'envoi de convois d'aide d'urgence]», a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève.

L'agence syrienne Sana a de son côté fait état de tirs de roquettes en provenance de l'enclave rebelle, visant les couloirs humanitaires prévus pour laisser sortir les civils.

Nous sommes également prêts à évacuer des centaines de malades dès que nous le pourrons

A la question de savoir lequel des deux camps avait rompu la trêve, le porte-parole d'Ocha a répondu que «ce n'était pas vraiment le problème des humanitaires». «Notre ligne est simple : Nous sommes prêts à envoyer des convois, mais la situation sécuritaire en ce moment ne nous le permet pas en raison des combats», a-t-il réaffirmé lors d'un point de presse. «Nous sommes également prêts à évacuer des centaines de malades dès que nous le pourrons», a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tarik Jasarevic a pour sa part déclaré aux journalistes que son agence disposait d'une liste de 1 000 personnes attendant une évacuation médicale de la Ghouta orientale, dont 600 dans un état «modéré à grave».

Moscou réagit

Selon l'agence Reuters, Dmitri Peskov a déclaré regretter la situation actuelle dans la région de la Ghouta, mais pointe la responsabilité des groupes rebelles, évoquant une «provocation» de leur part. Selon Moscou, les agissements des rebelles ne font qu'aggraver la situation en continuant à retenir des civils en otage. Le Kremlin ajoute que la poursuite de la mise en place d'un couloir humanitaire dépendra du comportement des rebelles. 

Selon un reporter de l'agence Sana, les rebelles (dont des soutiens du Front al-Nosra) ont pris pour cible le couloir humanitaire à cinq reprises pour empêcher les civils de quitter la ville et continuent de les utiliser comme boucliers humains.

La trêve n'aura pas tenu

La trêve humanitaire quotidienne de cinq heures annoncée par la Russie dans la zone rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, est entrée en vigueur au matin du 27 février. Prenant place entre 9h et 14h, elle doit permettre aux civils de s’échapper de l’enclave. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait en effet annoncé que des «couloirs humanitaires» seraient aussi mis en place pour permettre l'évacuation des civils.

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