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Syrie : Ankara déploie des forces spéciales à Afrin en prévision d'une «nouvelle bataille»

Ankara a envoyé des unités spéciales dans la région d'Afrin, dans le nord de la Syrie, en préparation de la nouvelle phase de son opération «Rameau d’olivier», alors que le Conseil de sécurité vient de voter un cessez-le-feu.

Les forces spéciales de la police turque ont traversé la frontière syrienne depuis les provinces de Kilis et Hatay (sud de la Turquie), selon les médias locaux. Les unités fraîchement arrivées auront pour mission de maintenir la présence turque dans les villages pris aux Unités de protection du peuple (YPG) kurdes.

«Le déploiement des forces spéciales fait partie de la préparation d’une nouvelle bataille qui s’annonce», a déclaré le 26 février le vice-Premier ministre Bekir Bozdag à la chaîne de télévision turque NTV. «La lutte se déplacera vers des endroits où il y a des civils, alors que la zone [de combat] se rétrécit», a-t-il par ailleurs ajouté. En outre, il a précisé que les forces présentes sur place avaient l'«expérience» des «combats antiterroristes en zone urbaine», faisant entre autres référence aux opérations militaires menées par Ankara contre des milices kurdes lors d'une précédente offensive turque en Syrie en 2016.

Alors que l'opération «Rameau d'olivier» est entrée dans sa sixième semaine, la plupart des grandes villes du Nord syrien y compris l'enclave d'Afrin, restent toujours entre les mains des YPG. Le 20 février, Recep Tayyip Erdogan avait assuré de son côté que l’armée turque assiégerait Afrin «dans les prochains jours».

Pour Ankara, l’opération Rameau d’olivier ne contrevient pas au cessez-le-feu voté par l’ONU

Les autorités turques entendent donc poursuivre leur offensive en dépit de l’adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, d’une résolution prévoyant un cessez-le-feu de 30 jours sur l’ensemble du territoire syrien. La résolution, qui a été adoptée à l'unanimité le 24 février, stipule que le cessez-le-feu ne s'applique pas à Daesh, al-Nosra, ou à toute autre organisation terroriste. Pour la Turquie, cette exemption s'étend également aux milices kurdes qu'elle considère comme terroristes.

L'entrée en scène de l'armée turque en Syrie augmente également les tensions entre Ankara et Damas. En effet, le gouvernement syrien a accusé à plusieurs reprises l'opération militaire turque de violer la souveraineté du pays, considérant cette opération comme une «agression» contre le peuple syrien.

Damas avait envoyé des miliciens à Afrin pour appuyer les forces kurdes contre l'assaut turc. En retour, Ankara avait de nouveau bombardé la région d'Afrin, dans la nuit du 20 au 21 février. 

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