Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus au téléphone le 25 février avec le président russe Vladimir Poutine sur l'application de la trêve en Syrie, a annoncé l'Elysée dans un communiqué.
La trêve en Syrie, instaurée pour une durée de trente jours, ne concernera pas les opérations ayant pour objectif de lutter contre les terroristes, a fait savoir le président russe au cours de l'entretien téléphonique avec le chef de l'État français et la chancelière allemande. De leur côté, Berlin et Paris appellent Moscou à faire pression sur la Syrie pour un cessez-le-feu «immédiat».
Les trois chefs d'Etat ont également prôné la «poursuite des efforts communs» pour la mise en place de la trêve en Syrie et se sont mis d'accord pour «renforcer l'échange d'informations» sur la situation dans ce pays en guerre. Ils ont «souligné la poursuite des efforts communs dans l'intérêt de mettre en place pleinement et le plus vite possible» la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la trêve d'un mois en Syrie, a fait savoir le Kremlin dans un communiqué.
«Le Conseil de sécurité vient d’adopter à l’unanimité une résolution demandant une trêve de 30 jours en Syrie», a rappelé l'Elysée quelques heures avant, qualifiant la résolution de «première étape indispensable», avant d'annoncer que, dès le 25 février, Angela Merkel et Emmanuel Macron «s'entretiendront avec le président Poutine sur la mise en œuvre de cette résolution et sur la feuille de route politique indispensable pour instaurer une paix durable en Syrie».
Les besoins sont immenses, notamment dans la région de la Ghouta
«Nous serons dans les prochaines heures et les prochains jours extrêmement vigilants sur sa mise en œuvre concrète», prévient le communiqué qui affirme que la trêve «doit être respectée» et que «les convois humanitaires doivent pouvoir parvenir sans attendre dans les localités les plus touchées par les violences et les pénuries. Les évacuations médicales d’urgence doivent être mises en œuvre sans entrave».
Le communiqué, qui dénonce «les bombardements indiscriminés [sic] du régime syrien», souligne que «les besoins sur le terrain sont immenses, notamment dans la région de la Ghouta à l’est de Damas.»
La résolution de l'ONU s'est fait attendre
«Tous les pays concernés doivent agir pour la pleine mise en œuvre des engagements pris dans les jours qui viennent, à commencer par les garants d’Astana, la Russie, la Turquie et l’Iran», note également l'Elysée, alors qu'il aura fallu plus de 15 jours d'échanges sans initiative forte de membres du Conseil de sécurité pour aboutir à une résolution de l'ONU le 24 février.
Le texte de l'ONU se borne à «réclamer» une trêve «sans délai», avec pour objectif «de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves».