International

Tuerie en Floride: occupé par la «collusion russe», le FBI a-t-il négligé ses propres informations ?

Connu du grand public américain, Bernard Kerik, ancien chef de la police de New-York, accuse le FBI de ne pas avoir consacré assez de ressources à l'auteur de la fusillade du 14 février en Floride. D'après lui, l'agence est obnubilée par la Russie.

Après la fusillade du lycée Marjory Stoneman Douglas en Floride le 14 février, l'ex-chef de la police de New York, Bernard Kerik, a vivement mis en cause le FBI, affirmant que l'agence fédérale connaissait le tueur, Nikolas Kruz. «[Ils ont] gaspillé leurs ressources à la poursuite de la collusion russe», a-t-il déploré sur Twitter, accusant encore le FBI d'avoir harcelé l'éphémère conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, contraint de démissionner en décembre 2017 dans le cadre de l'enquête sur la supposée ingérence russe.

Selon le site Buzzfeed, en effet, le FBI avait été alerté en septembre dernier par un abonné de la plateforme YouTube, à propos d'un commentaire laissé par un utilisateur portant le nom Nikolas Cruz : «Ça sera mon métier d'aller tirer dans les écoles.» Peu après la tuerie du 14 février, le FBI aurait contacté cet abonné à ce sujet –la police fédérale n'a néanmoins pas confirmé à Buzzfeed que le tueur de Floride et l'utilisateur signalé étaient la même personne.

Sur Twitter, Bernard Kerik en profite également pour rappeler que, selon lui, le FBI connaissait aussi les auteurs d'autres événements tragiques aux Etats-Unis, tels que ceux du double attentat du marathon de Boston en 2013, avant que ceux-ci ne passent à l'acte.

Aux Etats-Unis, Bernard Kerik bénéficie d'une certaine notoriété. Le grand public l'associe aux années où Rudolph Giuliani était le maire de New York, dans la deuxième moitié des années 1990. Il a également été nommé ministre de l'Intérieur de l'Irak par le président George W. Bush en 2003. Un an plus tard, il était nommé à la tête du département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis (Department of Homeland Security), créé en réponse aux attentats du 11 septembre 2001.

Lire aussi : Etats-Unis : la note «explosive» sur les écoutes du FBI durant la campagne de 2016 rendue publique