Le 13 février, la police israélienne a recommandé l'inculpation du Premier ministre Benjamin Netanyahou pour corruption dans deux affaires. Dans un communiqué, elle a écrit qu'il existait «suffisamment de preuves contre le Premier ministre pour l'inculper pour avoir accepté des pots-de-vin, pour fraude et abus de confiance».
La décision de mettre officiellement en examen le Premier ministre dépend désormais du procureur général. La ministre de la Justice Ayelet Shaked, a affirmé qu'un Premier ministre inculpé officiellement n'était pas obligé de démissionner.
Confirmant l'information dans une intervention à la télévision, le Premier ministre israélien a affirmé ses intentions : «Je continuerai à diriger Israël de manière responsable et fidèle.»
«Notre gouvernement terminera son mandat et je suis sûr qu'aux prochaines élections [en novembre 2019] j’obtiendrai de nouveau votre confiance», a-t-il assuré, le visage tendu, avant d'affirmer : «Ces recommandations n'ont aucune valeur juridique dans un pays démocratique.»
Cadeaux douteux et trafic d'influence
Au cours de ces derniers mois, des manifestations se sont régulièrement tenues afin de dénoncer la corruption du gouvernement de Benjamin Netanyahou.
Interrogé à plusieurs reprises par la police, ce dernier et son entourage sont visés par deux affaires de corruption, dont une impliquant des cadeaux de plusieurs dizaines de milliers de dollars et une autre pour trafic d'influence.
La première affaire qui lui est reprochée est d'avoir reçu des cadeaux, par exemple des cigares de luxe, de la part de riches personnalités comme James Packer, un milliardaire australien, ou Arnon Milchan, producteur israélien à Hollywood. La valeur de ces cadeaux s'élèverait au total à plusieurs dizaines de milliers de dollars.
La police a également estimé qu'il y avait corruption à propos d'un accord secret que le Premier ministre israélien aurait essayé de passer avec le propriétaire du plus grand quotidien israélien payant, Yediot Aharonot, afin que le journal assure une couverture favorable de sa personne.
L'épouse du Premier ministre, Sara Netanyahou, fait également l'objet d'une enquête : elle est suspectée d'avoir dépensé 100 000 dollars sur les deniers publics pour son usage personnel.
Au cours de l'enquête, Benjamin Netanyahou n'a cessé de proclamer son innocence en répétant sans cesse la même formule : «Il ne se passera rien parce qu'il ne s'est rien passé.»