La pression est encore montée d'un cran le 12 février pour le président sud-africain Jacob Zuma. Empêtré dans de nombreux scandales de corruption, celui-ci a finalement été lâché par son parti, le Congrès national africain (ANC), au terme une réunion marathon de treize heures.
Selon le groupe audiovisuel public SABC, le conseil exécutif du parti s’est accordé pour «rappeler» le chef de l’Etat, qui, comme tout membre du parti, est «déployé» dans une fonction. Alors que Jacob Zuma avait proposé de conserver son poste encore quelques mois, l'ANC lui a donné 48 heures pour démissionner.
Mais le chef de l'Etat, qui s'accroche au pouvoir depuis des mois contre vents et marées, n'est toutefois pas obligé d'accepter cette décision. Dans ce cas, l'ANC devra alors présenter devant l'Assemblée nationale une motion de défiance, qui, adoptée à la majorité absolue, contraindrait Jacob Zuma à partir.
Elu en décembre, le nouveau chef de l'ANC, Cyril Ramaphosa, essaie vainement depuis plusieurs semaines d'obtenir le départ anticipé du président, dont le deuxième mandat s'achève normalement à l'issue des élections générales prévues en 2019. Jacob Zuma a jusque-là toujours refusé de se plier aux exigences de son parti, fragilisant l'autorité de son successeur à la tête du mouvement.
«Zuma détient toujours le pouvoir», a ainsi lancé le 12 février le chef de l'opposition, Mmusi Maimane. «Le fait qu'il [Ramaphosa] veuille toujours négocier une amnistie avec [Jacob] Zuma montre qu'il existe un appétit pour la corruption au sein de l'ANC», a-t-il déploré dans un entretien à l'AFP. L'opposition, qui demande depuis des années le départ de l'actuel président, est allée plus loin en exigeant la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées.