«Il est très probable que les Américains désirent diviser la Syrie», a déclaré sans ambages le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 7 février, lors d’une conférence à Sotchi, en Russie. «Ils ont tout simplement renoncé à leurs déclarations selon lesquelles leur présence en Syrie […] était destinée à vaincre l’Etat islamique et les terroristes. Maintenant, ils affirment qu'ils y maintiendront leur présence, jusqu'à ce qu'ils s'assurent qu'un processus stable de règlement politique en Syrie commence, en vue d'un changement de régime politique», a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Sergueï Lavrov a averti que le financement américain des groupes rebelles armés de l’Armée syrienne libre (ASL) et des forces démocratiques syriennes (FDS, coalition incluant des combattants des YPG kurdes) pouvait avoir «des conséquences très dangereuses».
Ces propos font écho à ceux que le chef de la diplomatie russe avait tenus, le 19 janvier dernier, lors d'un point presse au siège des Nations unies à New York, au sujet de la crise d'Afrin. Sergueï Lavrov avait alors déploré l'implication de Washington «dans la création d'entités gouvernementales alternatives sur de vastes pans du territoire syrien». «A présent [que Daesh est défait, les Etats-Unis] ont d'autres projets à long terme», avait-il déclaré.
Les Etats-Unis comptent près de 2 000 soldats actuellement stationnés en Syrie – une présence militaire qui devrait être prolongée, selon le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. «Il est crucial, pour notre intérêt national, de maintenir une présence militaire et diplomatique en Syrie», avait-il déclaré mi-janvier. Il est à noter que Damas n'a jamais accordé son autorisation au déploiement de ces militaires américains, sur son propre territoire.