Abdelaziz Bouteflika se succédera-t-il une nouvelle fois à lui-même ? A un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, une coordination pour «le soutien au cinquième mandat du président Bouteflika» vient de voir le jour. A la manœuvre, se trouve Baha Eddin Tliba, député du Front de libération national (FLN), un des partis qui compose la majorité présidentielle.
Dans une interview accordée le 4 févier au site d’information en ligne Tout Sur l'Algérie, ce dernier a assuré avoir l'appui d’acteurs importants de la scène politique algérienne à l’instar des anciens Premiers ministres Abdelaziz Belkhadem et Abdlemalek Sellal, ou encore de l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Si ces responsables politiques n’ont pas encore confirmé leur pleine adhésion à cette initiative politique, ils n’ont pas pour autant fait part de leur opposition.
Et pour cause, aucune voix divergente au sein des partis de la majorité présidentielle n’a abordé l’éventualité d’une succession en 2019, Abdelaziz Bouteflika n’ayant pas encore divulgué ses intentions futures. Même l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, que les observateurs politiques soupçonnent d'avoir une ambition présidentielle, a récemment réitéré qu'il ne s'opposerait pas à un cinquième mandat du président algérien.
La santé d'Abdelaziz Bouteflika toujours au cœur du débat
Malgré les appels répétés des partis de l’opposition à appliquer l'article 102 de la Constitution tendant à destituer un président dans l'incapacité d'exercer ses fonctions, Abdelaziz Bouteflika affaibli par un AVC survenu en 2013, tente d’occuper tant bien que mal l’espace médiatique. En réponse aux accusations sur son inaptitude à gérer les affaires du pays, le président algérien multiplie les rencontres avec les responsables étrangers.
De courtes séquences vidéos le montrant en train d’échanger brièvement avec ses hôtes viennent ponctuellement agrémenter les journaux de la télévision publique afin de dissiper le sentiment de vacance du pouvoir. Une preuve irréfutable que le chef de l’Etat algérien est à la barre pour ses supporters, une mise en scène trompeuse selon ses opposants. Si la question du cinquième mandat n’a pas encore été officialisée du côté de la présidence, elle cristallise déjà les tensions au sein de la classe politique algérienne.