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Indignés par la vidéo du corps mutilé d'une combattante, les Kurdes accusent les rebelles pro-turcs

Les Kurdes de Syrie ont accusé les rebelles alliés aux forces turques, qui les combattent depuis deux semaines, d'avoir mutilé puis filmé le corps d'une combattante tuée durant des affrontements près de la frontière dans le nord de l'enclave d'Afrin.

La vidéo d'un corps de femme ensanglanté et atrocement mutilé, qui aurait subi les sévices de rebelles alliés aux forces turques en Syrie, a provoqué le 2 février 2018 la colère dans la communauté kurde. Selon les forces kurdes, il s'agit du corps de Barîn Kobanê, nom de guerre de cette jeune femme de 23 ans. Elle avait participé aux combats contre l'Etat islamique (EI), notamment dans la région de Kobané, dans le nord de la Syrie.

Les Unités de protection de la femme (YPJ), force exclusivement féminine à laquelle était rattachée la victime, ont rapporté la mort de Barîn Kobanê et de trois autres combattantes «après une résistance héroïque», selon un communiqué. Dénonçant «l'étendue de la barbarie et de la haine» des assaillants, le communiqué dit que les corps des quatre femmes ont été mutilés.

Plusieurs militants kurdes ont partagé sur les réseaux sociaux un portrait de Barîn Kobanê tout sourire en uniforme militaire, accompagné d'une autre photo de son cadavre.

Sur la vidéo, on peut voir une dizaine de combattants, certains armés, autour du cadavre ensanglanté et atrocement mutilé d'une femme allongée au sol. «Barîn n'a pas capitulé. Elle s'est battue jusqu'à la mort», souligne Amad Kandal, une responsable au sein des YPJ.

«Ce type de comportement ne fera que renforcer notre détermination à résister jusqu'à la victoire», ajoute-t-elle. Ces agissements «nous rappellent l'EI et ses exactions à Kobané», poursuit la jeune femme en uniforme militaire, qui s'engage à venger la mort de son compagnon d'armes.

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Intensification de l'offensive turque dans le nord de la Syrie

La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive contre la région syrienne d'Afrin pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une organisation classée «terroriste» par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe EI.

Sur le terrain, l'offensive de l'armée turque s'est intensifiée ces derniers jours avec des raids aériens et de violents combats frontaliers qui provoquent des milliers de déplacés.

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