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La Russie cherche-t-elle à provoquer le «chaos total» au Royaume-Uni ? Moscou dénonce une «phobie»

Dernier épisode en date d'une série d'accusations à l'encontre de la Russie, le secrétaire d'Etat britannique à la Défense a affirmé que Moscou complotait contre les infrastructures du Royaume-Uni. Moscou s'insurge.

Les dirigeants britanniques ont-ils cédé aux théories du complot ? La Russie a dénoncé ce 26 janvier la phobie antirusse du secrétaire d'Etat britannique à la Défense, Gavin Williamson. «[Il] a perdu tout sens des limites du raisonnable», a fait savoir dans un communiqué le porte-parole de l'armée russe, le général Igor Konachenkov.

La phobie du ministre concernant la Russie mérite d'avoir sa place dans les livres pour enfants ou dans la série des Monty Python

«On dirait que, dans sa lutte acharnée pour financer le budget de la Défense, le ministre de la Défense britannique a perdu tout sens des limites du raisonnable», a-t-il déploré, poursuivant : «La phobie du ministre concernant une Russie photographiant des centrales électriques ou étudiant le tracé des gazoducs, mérite d'avoir sa place dans les livres pour enfants ou dans la série des Monty Python.»

Des «milliers et des milliers de morts» à cause... d'un complot russe ?

Dans un entretien au Daily Telegraph publié le 25 janvier 2018, Gavin Williamson a accusé la Russie de vouloir provoquer la panique ou attaquer le Royaume-Uni, assurant que Moscou espionnait les réseaux d'approvisionnement électriques reliant le Royaume-Uni et l'Europe continentale. «Le plan des Russes ne sera pas de débarquer [sur les plages du Royaume-Uni]. Il vont s'attacher à trouver comment causer le plus de mal possible», a-t-il affirmé avant de détailler : «Nuire à [notre] économie, détruire [nos] infrastructures, avec pour conséquence des milliers et des milliers de morts [...] causer un chaos total dans le pays.»

Les propos du ministre britannique ne sont pas sans rappeler ceux du commandant général de l'armée du Royaume-Uni Nick Carter, deux jours plus tôt. S'exprimant le 23 janvier devant le Royal United Services Institute (RUSI), think tank atlantiste, le haut-gradé avait brossé un tableau anxiogène de la supposée menace russe. «La Russie, je crois, pourrait déclencher des hostilités plus tôt que nous le pensons», avait-il prévenu, reprenant les grandes lignes de la nouvelle doctrine antirusse et antichinoise de Donald Trump et du Pentagone.

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