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Préoccupée par l'offensive turque en Syrie, la Russie appelle à la retenue

La Russie s'est déclarée «préoccupée» et a appelé à davantage de retenue, après l'annonce par Ankara d'une offensive terrestre et aérienne contre une milice kurde, dans la région syrienne d'Afrin.

«Le 20 janvier, la Turquie a eu recours à ses forces armées près d'Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie [...] Moscou est préoccupé par ces informations», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué du 20 janvier, en précisant «suivre attentivement le développement de la situation».

«La Russie reste fidèle à sa position concernant la recherche des issues [au conflit] en Syrie, qui se base sur le maintien de l'intégrité territoriale et le respect de la souveraineté de ce pays», rappelle le communiqué. «Nous appelons les parties opposées à faire preuve de retenue».

Après le retrait partiel en décembre des troupes russes du territoire syrien, où la Russie intervient militairement depuis septembre 2015 en soutien au gouvernement syrien, «l'objectif principal des militaires russes qui restent dans le pays est d'assurer le respect de la trêve dans les zones de désescalade», ajoute le communiqué.

En outre, Franz Klintsevich, élu de la chambre haute du Parlement russe (Conseil de la Fédération) et membre du comité parlementaire russe sur la Sécurité, a déclaré à l'agence russe RIA : «La Syrie n'est pas seule à demander la fin de cette opération [turque]. La Russie soutiendra également cette demande, de même qu'elle fournira à la Syrie son assistance diplomatique.»

Ankara sur le pied de guerre depuis plusieurs jours

Plus tôt dans la journée du 20 janvier, Recep Tayyip Erdogan avait déclaré au cours d'un discours télévisé : «L'opération Afrin a commencé de facto sur le terrain». Puis le président turc avait précisé : «Ensuite, ce sera Manbij», en référence à une autre ville syrienne sous contrôle kurde située plus à l'est. «Plus tard, étape par étape, nous débarrasserons notre pays jusqu'à la frontière irakienne de cette croûte de terrorisme qui essaye de nous assiéger», avait-il promis.

L'armée turque se préparait depuis quelques jours à envoyer ses troupes dans la ville d'Afrin. Des véhicules de combat et des obusiers automoteurs avaient été déployés du côté turc de la frontière.

Le Pentagone a-t-il mis le feu aux poudres ?

La récente décision du Pentagone de mettre en place un programme d'entraînement pour les garde-frontières arabes et kurdes en Syrie semble avoir mis le feu aux poudres. L’administration américaine avait annoncé, au début de l'année, qu'elle souhaitait aider à la mise en place d'une force de 30 000 hommes sous la direction des milices kurdes YPG («Unités de protection du peuple»), considérées comme terroristes par Ankara. 

Le président turc avait réagi à cette annonce en ces termes, le 15 janvier : «L’Amérique a avoué qu’elle était en train de constituer une armée de terroristes à notre frontière. Ce qui nous revient, à nous autres, c’est de tuer dans l’œuf cette armée terroriste.»

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