Selon la Dixième chaîne israélienne, citée dans un article du magazine en ligne The Times of Israel daté du 31 décembre, lors d'une rencontre entre des responsables américains et israéliens, le 12 décembre à la Maison Blanche, le conseiller israélien à la sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, aurait voulu s'assurer de la cohérence des positions des deux nations sur le dossier syrien.
Nous avons clairement répondu aux Israéliens : nous restons en Syrie avec nos troupes et nous serons impliqués dans un éventuel accord diplomatique dans le pays
La diplomatie américaine aurait alors souhaité apaiser les craintes de l'Etat juif : «Nous avons clairement répondu aux Israéliens : nous restons en Syrie avec nos troupes et nous serons impliqués dans un éventuel accord diplomatique dans le pays», aurait confié un haut-responsable américain à la chaîne israélienne. Toujours selon cette source, le président américain, Donald Trump, aurait par la suite confirmé cette position, à l’occasion de discussions internes à la Maison Blanche.
Israël et Washington auraient prévu de constituer une équipe commune chargée de «gérer les activités iraniennes en Syrie»
Israël serait particulièrement préoccupé par un éventuel enracinement militaire et diplomatique de l'Iran en Syrie (Téhéran, l'ennemi juré d'Israël, épaule militairement les forces du gouvernement syrien dans sa lutte contre les djihadistes). Selon la Dixième chaîne toujours, Washington et l'Etat juif auraient signé un pacte secret à l'occasion de ces négociations du 12 décembre.
Cet accord aurait pour objectif de contrer les ambitions de l'Iran dans divers domaines et aurait été signé par les conseillers nationaux à la Sécurité des deux pays, Meir Ben-Shabbat pour Israël, donc, et H. R. McMaster pour les Etats-Unis. Il comprendrait un volet syrien. En effet, selon la chaîne israélienne, les deux nations se seraient engagées à constituer quatre équipes conjointes. L'une d'elles serait chargée de «gérer les activités iraniennes en Syrie» et «le soutien apporté par Téhéran à l’organisation terroriste du groupe chiite libanais du Hezbollah».
Les troupes américaines appelées à rester en Syrie... contre la volonté de Damas
La volonté de Washington de maintenir des troupes sur le sol syrien n'est, elle, pas nouvelle. En novembre, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, avait en effet fait savoir qu'il n'était pas prévu que les forces militaires américaines présentes en Syrie (dont le nombre ne semble pas clair même pour les officiels américains) quittent le pays pour l'instant. Selon lui, les forces de la coalition attendront pour se retirer que le processus de Genève – au point mort depuis plusieurs années – «ait progressé».
Pourtant, la présence militaire américaine en Syrie n'est pas autorisé par Damas. Le 22 décembre, Bachar al-Jaafari, l'ambassadeur de la Syrie auprès de l'ONU, a ainsi prié les troupes américaines et turques de quitter le territoire syrien dans les plus brefs délais.
Israël, de son côté, a officiellement maintenu un statut de non-ingérence dans le conflit syrien. Pour autant, l'Etat juif a lancé ces derniers mois plusieurs attaques aériennes contre des cibles en Syrie. Il les a justifiées en évoquant la présence proche d'infrastructures liées au Hezbollah libanais (qui combat aux côtés du gouvernement syrien) ou des tirs ayant involontairement atteint le plateau du Golan occupé par Israël.
Il voit en outre d'un très mauvais œil le soutien iranien à Damas. Dans un discours prononcé par visioconférence devant l'assemblée générale de la Fédération juive d'Amérique du Nord à Los Angeles le 14 novembre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait estimé la présence de l'Iran en Syrie comme étant motivée par sa volonté de faire du pays une base pour «détruire Israël».
Lire aussi : La Syrie enjoint les troupes américaines et turques à quitter le pays au plus vite