L'Assemblée générale de l'ONU a adopté à une large majorité, ce 21 décembre, une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Sur les 193 pays membres de l'organisation internationale, 128 ont voté pour cette résolution et neuf contre. 35 pays ont décidé de s'abstenir lors d'un scrutin que le président américain, Donald Trump, avait promis de scruter de près, menaçant de représailles financières ceux qui soutiendraient le texte.
Nabil Abu Rdainah, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré que le vote était «une victoire pour la Palestine». «Cette décision réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international [...] Nous poursuivrons nos efforts avec les Nations unies et dans tous les forums internationaux pour mettre fin à l'occupation [israélienne] et établir notre Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale», s'est satisfait Nabil Abu Rdainah. Israël a occupé, puis annexé Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent mais l'ONU n'a jamais reconnu cette annexion.
Premier à s'exprimer avant le vote, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a souligné que seule une solution à deux Etats avec un retour aux frontières de 1967 [frontières internationalement reconnues par l'ONU mais remises en cause par les annexions israéliennes] pouvait être une base pour une paix durable entre l'Etat hébreu et la Palestine. «La décision récente d'un Etat membre de l'ONU [les Etats-Unis] de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël viole le droit international, y compris toutes les pertinentes résolutions de l'ONU. Cette décision est une attaque scandaleuse contre toutes les valeurs universelles», a ajouté le ministre turc.
Les Etats-Unis menacent de représailles financières les pays qui s'opposent à leur décision
Avant cette réunion, Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès de Nations unies, avait déjà averti des conséquences d'un tel vote : «Quand nous faisons des contributions généreuses à l'ONU, nous avons un espoir légitime que notre bonne volonté soit reconnue et respectée [...] Les Etats-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l'Assemblée générale pour le seul fait d'exercer notre droit de pays souverain.»
Même son de cloche pour Benjamin Netanyahou qui avait, quant à lui, affirmé que Jérusalem serait la capitale d’Israël, «que les Nations unies le veuillent ou non». Dans un communiqué diffusé après le vote, le Premier ministre israélien s'est déclaré «satisfait» du nombre de pays n'ayant pas voté la résolution. Les pays ayant voté contre sont : Israël, les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, les Palaos et les îles Marshall.
Israël avait salué comme «historique» la reconnaissance le 6 décembre par Donald Trump de Jérusalem comme sa capitale, à rebours de la communauté internationale qui a presque unanimement réprouvé cette initiative unilatérale.
Ce nouveau vote était avant tout symbolique puisqu'à l'Assemblée générale de l'ONU, les résolutions n'ont pas de valeur juridique contraignante (en droit international public), contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.