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Se disant «profondément européen», Manuel Valls fait campagne en Catalogne pour l'unité espagnole

Alors que le 21 décembre auront lieu les élections au Parlement catalan, Manuel Valls a fait le voyage en Espagne pour promouvoir l'unité du pays. En effet, l'Etat-nation espagnol fait face aux volontés indépendantistes des catalans.

Manuel Valls est en tournée en Espagne. Selon Le Parisien, le député apparenté La République en marche (LREM) fait actuellement campagne, au-delà des Pyrénées, pour promouvoir l'unité du royaume. En effet, le 27 octobre dernier, le président catalan, Carles Puigdemont, avait proclamé l'indépendance de la région à la suite du référendum du 1er octobre, interdit par les autorités espagnoles.

L'Espagne et la Catalogne vivent une crise politique qui va évoluer avec les élections au Parlement catalan le 21 décembre prochain. Une institution qui a été dissoute le 27 octobre par Madrid après la déclaration d'indépendance non reconnue. Dans ce contexte, l'ancien Premier ministre français, selon le quotidien, a multiplié les rendez-vous pour encourager le camp anti-indépendantiste : le 11 décembre ce n'est pas moins d'une interview matinale, d'un entretien avec le Premier secrétaire du Parti socialiste catalan (PSC), Miquel Iceta, et d'une conférence dans une université de Barcelone, en présence de Javier Solana, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, et de 200 représentants de l'élite économique locale, qui ont rempli l'agenda de Manuel Valls.

Manuel Valls, un «Barcelonais» pour Madrid ?

Manuel Valls, né dans la capitale catalane, est un fervent opposant à l'indépendance de la Généralité (région). Un engagement mû notamment par son sens du civisme européen. A la tribune de l'université barcelonnaise, il agite un drapeau de l'Union européenne (UE) puis affirme que «si tout se brise ici, demain c’est l’Europe qui se brisera, ça ouvrirait une boîte de Pandore».

D'après Le Parisien, le député de l'Essonne a assuré que ««3 000 entreprises seraient parties [depuis la décision catalane d'indépendance]». «Le mouvement politique indépendantiste a été brisé», a-t-il poursuivi. Se proclamant «profondément européen», il dit vouloir «participer au débat» et «à l'histoire», et regrette que «les dirigeants européens aient trop tardé à parler».

Le lendemain, le 12 décembre, Manuel Valls a repris les rendez-vous médiatiques.

Il déclare à cet effet pour Antena 3 que «l'indépendance est une impasse qui mène au désastre». Le Parisien signale que Manuel Valls retournera le 16 décembre en Espagne pour un colloque organisé par les centristes de Ciudadanos.

Sur la Catalogne, les positions de l'élu ne sont pas nouvelles. Quelque jours après la victoire des indépendantistes lors du référendum, Manuel Valls avait déjà averti que «l'indépendance de la Catalogne serait une folie. Défaire la nation espagnole, c'est défaire l'Europe,» avait-il prévenu sur Twitter.

Lors de la proclamation de l'indépendance catalane, le 27 octobre, Manuel Valls avait déjà condamné ce «coup de force des indépendantistes catalans».

Une ferveur «unioniste» qui n'est pas toujours partagée par les proches de Manuel Valls... dont sa propre soeur. Ainsi, Giovanna Valls a publiquement critiqué sa position pro-Madrid dans la crise catalane. Elle a notamment répondu directement à son frère sur les réseaux sociaux : «Pour l’amour de Dieu, pour grand-père Magi ! Ce n’est pas démocratique et l’article 155 non plus. Depuis quand a-t-on vu un truc aussi brutal que de réprimer les libertés ?», lui avait-t-elle alors demandé sur Twitter, en prenant le soin d'inclure leur grand père. 

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