Si l’Etat islamique ne contrôle plus aucun territoire, ni en Irak, ni en Syrie, son spectre continue de hanter les continents. Lors d’une rencontre sur la lutte contre le terrorisme le dimanche 10 décembre à Oran, Smail Chergui, le commissaire de l’Union africaine (UA, organisation de 55 Etats africains) a alerté sur les dangers du retour des djihadistes originaires d’Afrique. «Des rapports font état de la présence de 6 000 combattants africains parmi les 30 000 éléments étrangers ayant rejoint ce groupe terroriste au Moyen-Orient», a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse algérienne APS. Il a exhorté les pays à présenter un front uni face à ce péril.
«Le retour de ces éléments en Afrique pose de sérieuses menaces sur la sécurité et la stabilité nationales et exige un traitement spécifique et une coopération intense entre les pays africains», a estimé le commissaire. Il a en outre appelé les Etats africains à se préparer «fermement» et à «échanger les renseignements sur les éléments armés regagnant leurs pays respectifs».
L'Etat islamique a attiré à lui des milliers de ressortissants des pays d’Afrique, lors de la proclamation de son califat et de ses conquêtes territoriales de 2014. Des groupuscules islamistes noyautaient déjà depuis plusieurs années le continent africain. Nombre d’entre eux, comme Aqmi au Sahel, ou Boko Haram au Nigeria ont prêté allégeance à Daesh, même si les rapports entre ces groupes et le califat se sont parfois avérés tendus. La Tunisie a été le terrain le pourvoyeur de combattants terroristes le plus important. Selon l’Organisation des Nations unies, 1 500 Tunisiens auraient gagné les rangs de Daesh, un chiffre ramené à 1 000 par le ministère de la Défense tunisien, qui s'attend au retour de 800 d'entre eux.
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